Analyse n Les réaménagements apportés à la loi sur les hydrocarbures, qui replacent la Sonatrach comme opérateur prioritaire, sont dictés par l'adaptation constante de l'Algérie aux réalités internationales. Sid Ali Boukrami, professeur de finances internationales, qui intervenait ce matin sur les ondes de la Chaîne III, a expliqué le réaménagement de la loi par la volonté de l'Algérie de connaître la stratégie externe des autres pour s'y adapter de manière constante. «En 2005, l'Algérie avait décidé une ouverture sur les concessions et en 2006, les données ont évolué, l'Algérie s'est adaptée de manière constante aux réalités internationales», a-t-il expliqué. «?a ne peut que renforcer la crédibilité de l'Algérie et la qualité de sa signature aux yeux des partenaires», a affirmé M. Boukrami. La loi de 2005 réclamée par les partenaires américains, allait donner aux Etats-Unis un ticket d'entrée au Moyen-Orient : «Il s'avère qu'après la loi algérienne, les Etats du Moyen-Orient ont refusé de privatiser ou de revenir aux concessions. Même le gouvernement irakien est hostile à la privatisation. Donc ce ticket qui était vendu, usagé, après l'avoir donné, négocié, les données ayant beaucoup évolué de manière magistrale, un an après, l'Algérie a renforcé ses positions.» Le professeur Boukrami a souligné que la loi a été adoptée après 5 ans de tergiversations. «Elle est venue après la guerre d'Irak et le 11 septembre 2001. L'Algérie a adopté la loi pour éviter de se marginaliser par rapport aux puissances mondiales. Ce qui a permis au pays de renforcer sa marge de manœuvre en ne paraissant pas comme un pays extrémiste», a souligné l'invité de la radio qui a ajouté que la loi de 2005 est devenue caduque et désuète parce qu'elle n'a pas été appliquée en Arabie saoudite et en Irak. «Cela relève de l'analyse hautement stratégique qui relève de la plus haute autorité de l'Etat. Elle ne relève pas de l'analyse technico-économique», a affirmé M. Boukrami. Au sujet des revirements qui peuvent s'opérer dans le secteur des hydrocarbures, le professeur a déclaré : «Je ne vois pas comment justifier un revirement en la matière dans la mesure où les gouvernements du Moyen-Orient, qui n'ont pas une légitimité interne importante, puisqu'elle est contestée par leurs peuples, et la légitimité externe qu'ils avaient grâce aux USA qui se réclament de la démocratie depuis 2001, ont pour seul pouvoir de négociation avec les USA et l'Occident celui de garder un droit de regard, un pouvoir sur leurs gisements. Et c'est ce qu'ils ont décidé de faire. Donc je ne vois pas comment les choses pourraient évoluer rapidement», a expliqué l'invité de la radio. Les nouveaux gisements et la loi 2005 l Pour le professeur Boukrami, le problème du pétrole reste la conservation. Il s'agit de reprendre la mise en matière de conservation et faire en sorte que le rythme de production des gisements permette d'avoir une extraction maximale parce qu'un gisement pourrait retenir 20% , 40% suivant les techniques de récupération. La Sonatrach redevient majoritaire, suite à la découverte de nouveaux gisements, pour s'arranger afin qu'il n'y ait pas de rythme de production un peu trop rapide qui pénalise en matière de conservation l'extraction de ces gisements, qui avantage les partenaires étrangers qui «en définitive sont pressés d'atteindre un seuil entraînant un soutirage maximum».