Polémique n La dernière déclaration du wali d'Alger, qui affirmait avoir relogé toutes les familles sinistrées, a suscité des réactions de la part des victimes du séisme. Le wali était affirmatif en déclarant que toutes les familles victimes du séisme ont été relogées par ses services. Pourtant, plusieurs personnes rencontrées dans les centres d'accueil ont tenu à démentir ces affirmations. Les personnes interrogées ont affiché de l'étonnement, puis de la colère. Pour elles, le wali d'Alger est probablement mal informé par les services concernés par l'opération de relogement. «Nous sommes toujours là à attendre notre relogement et notre attente dure depuis trois ans», affirme Mansour, père de famille, résidant au centre Ali-Amrane 2. Les mêmes propos ont été tenus par plusieurs personnes interrogées. Même cas dans la commune de Réghaïa, dans la wilaya de Boumerdès. Dans cette région, les occupants de chalets vivent le même calvaire. Une centaine de familles occupent deux sites souffrant en silence. Les familles crient à la hogra, puisqu'elles attendent toujours un relogement qui tarde à venir. Il est vrai que la majorité des familles a été relogée, mais affirmer qu'elles le sont en totalité est faux. Un agent de l'Opgi, dans un centre d'accueil, affirme que plusieurs familles victimes du séisme sont toujours dans les centres. L'agent en question a, bien sûr, répondu sans savoir au préalable que le wali d'Alger avait affirmé le contraire. Un élu de la commune de Bordj El-Kiffan nous a avoué que plusieurs familles sont dans l'attente d'être relogées. Il a reconnu également l'état de dégradation des chalets. Dans tous les cas de figure, «nous relevons l'insouciance, la désinvolture et l'amateurisme des autorités dans la gestion du dossier des sinistrés», a déclaré un homme, la quarantaine, au centre Ali-Amrane 6. «Sinon, ajoute-t-il, comment expliquer l'indifférence avec laquelle sont traitées des familles qui souffrent le martyre ?» Pour lui, l'effet d'annonce des engagements quant à la prise en charge des sinistrés a rapidement laissé place, sur le terrain, à l'inquiétude, au désarroi et à la colère des familles. Pour ce père de famille, «la détresse des sinistrés livrés à eux-mêmes montre l'incurie et l'incompétence des services concernés par ce dossier».