Un prix de la République, une journée nationale et un observatoire spécialement dédiés à la promotion de la ville en Algérie seront officiellement institués par le gouvernement, a annoncé récemment, à M'sila M. Abderrachid Boukerzaza, ministre délégué chargé de la Ville. Ces mesures constitueront un parachèvement à la loi directrice sur la ville entrée en vigueur en 2006 pour réglementer le fonctionnement des villes qui accueillent les quatre cinquièmes de la population nationale, a précisé M. Boukerzaza. Intervenant à l'occasion de l'ouverture des travaux du 2ème colloque international sur la gestion de la ville regroupant à l'université Mohamed Boudiaf de M'sila, des chercheurs nationaux, jordaniens, émiratis, roumains et français, le ministre a souligné que la situation de dégradation constatée depuis plusieurs années dans les villes a généré "des effets pour le moins lamentables". Parmi les principaux maux des villes, le ministre soulignera notamment l'extension incontrôlée et incohérente des tissus urbains, la déchéance des espaces citadins, la mauvaise distribution des équipements publics et de services et l'absence totale de la dimension culturelle et identitaire. "Sur le plan économique, nos villes se caractérisent par l'absence de la fonction économique et la prolifération des activités parallèles ainsi que par l'insuffisance des investissements productifs, les déficits des services publics et la déperdition des artisanats et métiers", a encore souligné M. Boukerzaza. Ecologiquement, ces cités, ajoutera-t-il, ont connu une dégradation poussée de leurs milieux urbains, une détérioration des territoires, la mise en péril des ressources naturelles et des écosystèmes et une inaptitude des systèmes de collecte et traitement des ordures ménagères et autres en plus du rétrécissement de leurs espaces verts. Socialement, les disparités se sont accrues avec l'apparition de poches de la pauvreté, l'aggravation du phénomène de déperdition scolaire, l'apparition des fléaux sociaux et leur corollaire l'insécurité menaçant la cohésion sociale et aggravant les sentiments d'xclusion et marginalisation, note aussi le ministre. A l' origine de ces déséquilibres se trouvent, a estimé M. Boukerzaza, des systèmes inefficients de gestion des villes, le manque de ressources humaines qualifiées et de moyens suffisants, l'inadaptation des outils de planification et de gestion, le caractère obsolète de la réglementation et la méconnaissance des spécificités et besoins particuliers de chaque territoire. Pour rattraper tout cela, il faut, a-t-il encore indiqué, "promouvoir l'économie de la ville, favoriser la cohésion sociale, faire la synergie des secteurs et encourager la participation citoyenne".