Résumé de la 2e partie n Quelques mois après l'incendie de l'église, des bulldozers viennent enfin déblayer les ruines. Un engin déterre un squelette, alors que le cimetière n'a pas reçu de corps depuis 1917… L'entrepreneur râle : «Toute une histoire pour un tas d'os...» Mais la police en fait toute une histoire aussi. «Où creusiez-vous ?», demande le surintendant Carliff. Le conducteur de l'engin désigne l'endroit. «Vous n'étiez même pas à l'emplacement des tombes...» Il se penche sur le squelette, ajuste ses lunettes et fronce le nez. «?a ne vient pas du cimetière... C'est trop récent... Regardez !» Un lambeau de tissu accroché, des cheveux. Ursula, qui regarde avec les autres curieux, fait la grimace. «Pauvre femme !» Son voisin s'étonne : «Comment voyez-vous que c'est une femme ? — Le bout de tissu, regardez... il y avait des fleurs là-dessus... C'est un morceau de robe !» Ursula est arrivée à la même conclusion que le surintendant Carliff, réputé pour la finesse de ses analyses et son intelligence policière. Pour l'instant, le surintendant conseille à l'ouvrier de dégager son engin et de fouiller, à la pelle l'endroit désigné. «Allez-y doucement, il peut y en avoir d'autres...» L'entrepreneur râle toujours : «Et pourquoi pas une fosse commune... La municipalité le saurait, tout de même, j'ai des délais, moi... ?a me retarde...» Mais le surintendant est inflexible : «Nous vous retarderons le temps qu'il faudra. Je suis désolé, mais on n'a enterré personne ici depuis des années. Et ce squelette est récent. Deux ou trois ans à peine...» Ursula ferme boutique et s'installe tranquillement sur une vieille pierre pour regarder l'ouvrier fouiller de sa pelle les débris de l'église. Car il s'agit bien du terrain sur lequel se trouvait l'église. En tout cas ses fondations. Le cimetière et les vieilles tombes commencent bien plus loin. Sa patience est récompensée car au début de l'après-midi, l'ouvrier, assez terrifié, ramène au bout de sa pelle un deuxième squelette. Le spectacle est fini pour Ursula. Elle lira le reste dans les journaux. Le travail commence pour le surintendant Carliff. Quelques jours plus tard, à la morgue de Londres, il discute avec deux médecins légistes qui ont examiné les squelettes. «Deux femmes... elles ont été étranglées toutes les deux... regardez... ici, la deuxième cervicale... pareil pour l'autre. — Quoi d'autre ? — Rien à voir avec l'incendie. La mort remonte bien avant. Elles ont été enterrées en même temps. Nous avons ici des prélèvements de terre, ils proviennent du sous-sol de l'église. C'est tout ce que l'on peut dire. Sauf que vous avez une chance inouïe, surintendant Carliff… L'une des deux portait une alliance, gravée à l'intérieur. Elle est restée accrochée à l'annulaire.» Le surintendant Carliff reçoit le précieux indice dans une pochette de plastique. Il examine à la loupe un anneau d'or, assez plat, note le nom. C'est effectivement une chance incroyable, car le nom est inscrit en toutes lettres. Alors que d'habitude, sur les alliances, on ne grave généralement que les prénoms des époux et une date. Or l'anneau d'or porte un nom et un prénom, plus une date. (à suivre...)