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Histoires vraies
Deux squelettes, Vauxhall Road (1re partie)
Publié dans Info Soir le 10 - 11 - 2006

C'est une vieille église, aux vitraux du dix-huitième siècle, à la charpente de bois, aux pierres vermoulues. Un escalier branlant mène au clocher, sous les poutres enchevêtrées. Tout autour, une galerie de bois, où la chorale s'installe le dimanche, près de l'harmonium. Dans l'abside, des bancs de bois ; contre un pilier, une chaire de bois. L'autel est en bois, le tabernacle aussi. Tout est en bois dans la vieille église, en bois sculpté jadis avec amour par les artisans de Londres, et que dévorent aujourd'hui les vers, avec régularité.
Face à l'église, de l'autre côté de la place, la boutique d'Ursula. Thé, petits gâteaux, fruits secs, confits de gingembre, bâtons d'anis et boules de gomme.
Ursula époussette les grands pots de verre emplis de friandises multicolores. Le soleil se couche sur Londres ; elle a fermé boutique.
Un reflet rouge sur un bocal de menthe. C'est joli. Mais il est très rouge, d'où vient ce reflet ? Ursula regarde à travers sa vitrine. La lueur vient d'un vitrail de l'église. Probablement un rayon de soleil couchant. Pourtant non... le soleil est parti. Ursula se tord le cou, pour déterminer la provenance de cette lueur étrange, si rouge, et voit qu'elle grandit derrière le vitrail. Elle éclaire la rue... et tout à coup, dans un fracas incroyable, tous les vitraux explosent.
Ursula cherche son téléphone partout. S'affole, le découvre enfoui sous des caisses d'amandes, et appelle enfin les pompiers, tandis que des flammes gigantesques jaillissent par les ouvertures béantes de l'église, grimpent sur les corniches, s'attaquent au clocher. C'est un véritable enfer tout à coup, et la panique dans le quartier.
Lorsque les pompiers arrivent, le feu a pris une telle ampleur qu'ils n'espèrent plus sauver la vieille église. Toute de bois vêtue à l'intérieur, un bon vieux bois sec et rongé aux vers, elle flambe comme une torche immense dans le ciel bleu nuit. Et le feu gagne le petit cimetière accroché au flanc de l'église. En une vision hallucinante, Ursula voit flamber les croix de bois.
Les pompiers se démènent pourtant. Notamment le caporal Meyer. Ruisselant de sueur dans la fournaise, sous son casque de cuir bouilli, il tire une lance vers un soupirail, en hurlant à son capitaine : «Par ici, capitaine ! Par ce soupirail... on peut atteindre l'intérieur par là.»
Effectivement l'idée est bonne. Si les lances pouvaient attaquer l'incendie à la base, on aurait plus de chances de réduire les dégâts. Mais la fumée est épaisse, le soupirail étroit, et le capitaine juge inutile de risquer la vie d'un homme. Celle du caporal est aussi précieuse que les autres, davantage même : il se montre toujours d'un courage étonnant.
«Pas question, Ronnie, trop dangereux...»
Le capitaine hurle lui aussi, et fait de grands gestes de dénégation. Mais le caporal court vers lui, tout noir, dégoulinant, pour lui expliquer : «Je vous jure qu'on peut, capitaine... Il y a un couloir qui débouche dans la nef…
— Vous êtes sûr ?
— Sûr, capitaine, j'y vais...»
Mais le caporal Ronnie Meyer n'a pas le temps de s'engouffrer dans le soupirail, l'église s'écroule dans un fracas de poutres, de fumée, d'étincelles qui projettent sur les maisons environnantes des lumières superbes, comme celles d'un feu d'artifice.
C'est fini. La vieille église est morte. Longtemps encore dans la nuit, et le lendemain matin, de petites fumerolles s'échappent des ruines de l'incendie, inondées par les pompiers. Les croix noires du cimetière ont l'air de diables insolites. La cendre a recouvert les vieilles tombes, abandonnées depuis longtemps. Il y avait là presque un jardin de roses et d'arbres sauvages. (à suivre...)


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