Résumé de la 5e partie n Le surintendant suspecte Meyer d'avoir étranglé Susan, sa femme, mais il ne comprend pas pourquoi. Il perquisitionne l'appartement de la victime, où il trouve une lettre adressée à Bridgett, qu'il pense être la deuxième victime. Le caporal Ronald Meyer est un type normal, courageux. Un peu timide en dehors de son métier. Et pourtant, c'est le suspect du surintendant Carliff. Pourquoi ? «Parce que ça ne peut être que lui !» C'est la réponse du surintendant à son chef. Pour mieux cerner le suspect, Carliff va discuter avec son capitaine de caserne. «Courageux... — Oui, ça, je sais. — Quelle coïncidence... — Quel genre de coïncidence ? — L'église. Notre brigade a éteint l'incendie il y a quelques mois. Et Meyer s'est donné un mal fou, comme d'habitude. S'il avait su que sa femme était dessous... — A mon avis il le savait, capitaine. — C'est impossible. Ce n'est pas Meyer. Un élément comme lui, aussi dévoué. D'ailleurs, la nuit de l'incendie, il aurait pu y rester, si je ne l'avais pas arrêté. — Arrêté ? — Il voulait passer par un soupirail et atteindre les sous-sols pour attaquer le feu à la base. J'ai hésité, et il était trop tard. Mais finalement tant mieux, car je ne crois pas qu'il aurait eu le temps d'installer une lance. Il y serait plutôt resté. — Il connaissait le sous-sol de l'église ? — Peut-être. Aucune idée.» Le surintendant tient le détail qui lui manquait pour conforter son opinion. Pour cacher les deux corps, il fallait connaître le sous-sol. Meyer le connaissait. Mais le surintendant, lui, n'a pas idée du mobile. C'est agaçant, un crime sans mobile apparent. Faute de mobile, il reconvoque le caporal Meyer pour tenter sa chance. Mal à l'aise, le caporal. Convoqué deux fois, c'est mauvais. Il se doute bien que le surintendant a quelque chose derrière la tête. «Un détail, caporal... J'ai besoin d'un simple détail.» Il observe sa proie. Car à cet instant, le suspect est une proie pour un policier comme le surintendant Carliff. Il faut être un chasseur malin. Prudent. Poser ses pièges sans en avoir l'air. Face à quelqu'un qui n'a aucune raison d'avouer, sans preuves matérielles contre lui, il faut être encore plus malin que malin. Renard. «J'aimerais bien savoir, par quel hasard... enfin à la suite de quelles circonstances plutôt, vous avez...» Le caporal est attentif, le visage incliné, il attend. La suite ne vient pas immédiatement. Le surintendant plisse les yeux, tournicote son crayon, puis enchaîne : «Parce que après tout... il n'y a aucune raison évidente à cela... n'est-ce pas ?...» Le caporal Meyer renifle le piège, ça se voit, et c'est bon signe. «Bref... j'aimerais connaître les circonstances qui vous ont permis de vous familiariser avec le sous-sol de l'église.» Le visage du caporal s'éclaire. Il respire. Il est soulagé. Comme s'il se disait «ouf». Mais il tarde un peu à répondre. Ce ne doit pas être si facile pour lui de répondre... «Je vous écoute... — Eh bien... en fait... j'ai aidé le pasteur autrefois... — Ah. Dans les années ?... — Je ne sais plus... j'étais jeune, les années cinquante.» Le surintendant se lève, souriant : «Vous m'excusez une minute ?» Le caporal reste seul dans le bureau. Dans son dos, un agent garde la porte comme d'habitude, silencieux et maussade. Quelques minutes passent. (à suivre...)