Le Chef du gouvernement a tout passé au peigne fin : de l'imminent référendum sur la Constitution jusqu'à la demande de repentance à la France en passant par le bilan de la charte sur la réconciliation nationale, les performances de la relance économique et la lutte implacable contre la corruption. «La date du référendum sur la révision de la Constitution sera connue au plus tard dans trois mois» : c'est ce qu'a annoncé, hier soir, Abdelaziz Belkhadem, Chef du gouvernement, lors de son passage au Forum de l'Entv. Un événement auquel étaient conviés quasiment la totalité du staff gouvernemental et un parterre de journalistes. «Il s'agit d'un petit ajournement du moment où il existe aujourd'hui des priorités à mettre sur les rails sur le plan économique et social surtout. Il est question pour le Président de la République de procéder, faut-il le signaler, à l'évaluation de chaque secteur surtout en ce qui concerne les secteurs-clés qui nécessitent, comme il est bon de le souligner, une plus grande attention et une minutie à toute épreuve. Ensuite, viendra normalement le tour du référendum. «A chaque jour suffit sa peine, j'oserai dire», a affirmé Abdelaziz Belkhadem dont le parti fait sienne la révision constitutionnelle pour laquelle il a longtemps défriché le terrain. Evoquant les raisons de ce choix hautement politique, l'invité du Forum précisera que «la Constitution algérienne doit impérativement suivre les changements ayant marqué le pays». «Par le passé, nous avons eu une Constitution qui régissait une époque. En 1989 est venue une nouvelle mouture qui concernait une nouvelle ère. Aujourd'hui, nous estimons que celle-ci est dépassée et c'est pour cette raison évidente qu'il faut apporter les correctifs nécessaires», ajoutera-t-il. Dans ces correctifs, Belkhadem parle assurément de l'idée de doter désormais la politique algérienne «d'un régime présidentiel fort» et d'éviter ainsi le chevauchement des prérogatives pour ce qui est de l'Exécutif. «Nous voudrions arriver à un régime où il n'existe aucun chevauchement entre les appareils. Chaque appareil, chaque chambre aura ses délimitations en termes de pratiques et en termes de lois.» De ce fait et avant de convoquer le corps électoral pour cette échéance toute proche, qui ne saura excéder les trois mois, le Chef du gouvernement rappellera au passage que «deux ou trois moutures de révision de la Constitution sont sur le bureau du Président de la République et ce, dans l'optique de les affiner avant d'en sortir la mouture finale». Celle sur laquelle le peuple algérien devra incessamment se prononcer. Seulement, sur ce point précis, l'intervenant n'a pas évoqué si des partis politiques sont ou seront destinataires de «copies» en vue d'enrichissement.