Résumé de la 3e partie n Deux squelettes de femmes sont retirés des décombres de l'église. Une alliance portant une inscription permet de découvrir l'identité de l'une d'elles. Le registre des mariages confirme la date d'un mariage à Londres, qui correspond à celle inscrite sur l'alliance. L'épouse, Susan, sans profession. L'époux, Ronald, profession pompier. Le surintendant reçoit dans son bureau le caporal Ronald Meyer, pompier, en uniforme. Il a l'air brave, mais pas tellement à l'aise. Il ne sait pas pourquoi on l'a convoqué. «Caporal... vous avez été marié ? — Oui, monsieur. Divorcé. — Il y a combien de temps ?» Le surintendant sait. Il l'a vu sur le registre de l'état civil, mais il a pour principe de toujours poser une question dont il connaît la réponse. Pas pour la réponse, pour la manière dont elle est donnée. Le caporal est un garçon costaud, à l'allure franche et loyale, qui approche de la trentaine et qui regarde ses souliers pour dire : «Deux ans et demi. — Vous ne voyez plus votre femme ? — Non, monsieur. — Depuis combien de temps ? — Depuis le divorce, monsieur.» Le surintendant Carliff ne fait aucun effet de voix ou de style, il annonce tranquillement : «Eh bien, caporal, nous avons retrouvé votre femme.» RonaId Meyer — Ronnie pour ses camarades de caserne — ouvre des yeux ronds : «Retrouvé ? — Le squelette de l'église, c'est elle. Vous êtes au courant du squelette de l'église... caporal... — J'ai vu ça dans les journaux, monsieur... mais... vous êtes sûr que c'est elle ? — Elle portait encore son alliance. C'est pourquoi je ne vous demanderai pas de reconnaître Susan Meyer... Il en reste si peu... Mais il n'y a aucun doute, il s'agit bien d'elle... — Si vous le dites, monsieur. — ?a ne vous étonne pas, caporal ? — Si, monsieur.» Le surintendant sourit légèrement : «Quoi, caporal ?» Ronnie Meyer ne comprend pas. «Qu'est-ce qui vous étonne ? Le fait qu'on l'ait retrouvée dans les décombres de l'église ? Ou bien qu'elle porte encore votre alliance, alors que vous étiez divorcés ?» Très malin le surintendant. En posant ces deux questions, il attend aussi une troisième réponse. «Pour l'alliance... ma belle-sœur m'avait dit qu'elle avait disparu quelques jours après le divorce... Je suppose qu'elle ne l'avait pas encore ôtée...» Le surintendant incline la tête : «C'est très probablement la raison… en effet.» Mais il constate, en silence, que le caporal ne s'est pas encore étonné du lieu de la découverte. Il aurait également pu dire : «Je ne savais pas qu'elle était morte.» Ou quelque chose d'approchant. Or il a cherché une réponse à la présence de l'aIliance. C'est tout. Bizarre. L'homme est bien noté dans son corps, le surintendant s'est rapidement renseigné. Il est apprécié de ses amis, couvert d'éloges pour son courage. Ses voisins n'en disent que du bien. Son capitaine aussi. «Pourquoi avez-vous divorcé, caporal ?» Ronnie Meyer regarde à nouveau ses pieds. Un timide, peut-être. «Ben... on s'entendait pas, ma femme et moi.» (à suivre...)