Constat n Les mains sont à l'origine de plus de la moitié des infections nosocomiales en milieu hospitalier. C'est lors de la journée d'étude consacrée, jeudi dernier, à «l'hygiène en milieu hospitalier», en marge du Salon Propral, à la Safex, à Alger, que le représentant du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Youcef Tarfani, chargé de la prévention, ainsi que le Pr Abdelkrim Soukhal ont fait part de cette réalité. Le responsable de la prévention au ministère a affirmé que «60 % de ces infections sont dus aux mains». C'est pourquoi, le ministère de la Santé a décidé de prendre un certain nombre de mesures dont la révision de la composante du Comité national de lutte contre les infections nosocomiales (Cnlin ou Clin). Par ailleurs, un protocole sur l'hygiène des mains a été mis à la disposition des personnels en milieu hospitalier. Il s'agit d'un «trépied» sur lequel repose cette hygiène des mains, composé de trois niveaux de lavage : le lavage simple et classique avec du savon liquide (le morceau de savon étant proscrit), le lavage antiseptique et le lavage chirurgical. Cette procédure est particulière aux personnels travaillant sur sites opératoires. Pour ce faire, un équipement adapté à la fonction, des produits normés et une connaissance des méthodes validées sont nécessaires, selon le Pr Soukhal. Il est à rappeler qu'un programme de lutte contre les infections nosocomiales a été initié en 2005, par le ministère. Il s'étalera jusqu'à 2009. Une «opération mains propres» a été lancée en 2006. Or, selon le Pr Soukhal, «le taux d'observance de ce protocole est de 20 %, seulement». Dans ce contexte, «vers la fin de l'année 2006, un module d'hygiène hospitalière sera introduit dans les programmes de formation. Et en janvier 2007, un CES sera organisé au niveau de la faculté d'Alger», a annoncé le représentant du ministère de la Santé. Les modes de transmission des infections nosocomiales, en milieu hospitalier, sont les mains, le matériel, la voie aérienne (l'air) et les arthropodes (insectes, punaises, poux, puces, moustiques et cafards). S'agissant des arthropodes, le Dr Hammou de l'entreprise Doudah a relevé que «si au plan réglementaire, de nouveaux textes, de nouvelles dispositifs sont venus renforcer l'arsenal déjà existant, au plan de l'application, les choses sont encore en l'état». « La situation reste malheureusement déplorable», a-t-il révélé, en soulignant «la gravité des maladies qu'ils peuvent provoquer en cas de prolifération», en particulier les maladies nosocomiales transmissibles par les insectes. Les interventions ont, également, porté sur le linge et l'alimentation en milieu hospitalier. «Aucune règle d'hygiène n'est respectée», ont dénoncé les intervenants ainsi que certains participants au débat.