Lancé il y a 20 ans, le processus piétine. Outre les retards enregistrés, il est déploré les conditions draconiennes imposées aux acquéreurs nationaux. L'opération de privatisation enregistre beaucoup de retard. Outre les problèmes récurrents du foncier, des prix à la vente et les péripéties bureaucratiques, d'autres blocages font encore retarder les échéances. Le privé national se plaint d'être exclu ou pas suffisamment associé à l'opération. Les patrons nationaux mettent en garde l'Etat accusé de donner plus de privilèges aux étrangers. Ils appellent tous à plus de facilités pour acquérir les unités industrielles restantes. Manque de transparence Aujourd'hui, force est de constater que la privatisation des entreprises publiques est un processus lent qui a débouché sur très peu de résultats. En 11 années d'efforts, il y a eu seulement 396 opérations de privatisation sur les 1 200 entreprises que compte le secteur public. C'est dire les retards accumulés dans la démarche en question laquelle a été rejetée, au départ, par les organisations syndicales qui craignaient la vague de licenciements et la fermeture définitive des entreprises, source de stabilité pour les travailleurs. Ce qui fut d'ailleurs le cas au milieu des années 1990 qui a vu le départ de plus de 500 000 travailleurs. L'autre crainte est plutôt d'ordre économique puisque tous les gouvernants qui se sont succédé n'ont pas réglé la question ni tranché le sort d'un millier d'entreprises toujours en attente. Tous les experts, patrons privés et publics et décideurs politiques sont unanimes à dénoncer le manque de transparence dans ce processus, les manœuvres peu louables et des intentions suspectes pour vendre au dinar symbolique des fleurons de l'industrie algérienne. Certains iront jusqu'à critiquer les entraves et blocages du foncier, les actes de propriété, les ouvertures de plis et les offres parfois alléchantes pour se faire une place au soleil grâce aux circuits peu orthodoxes de «l'affairisme» et du «t'bezniss». Aujourd'hui, même si les responsables gouvernementaux se targuent d'obtenir des résultats appréciables en termes de privatisation, il n'en demeure pas moins que le bilan reste mitigé. Il est bien entendu courant de voir la satisfaction d'un bilan se faire par la présentation des chiffres. Dans le contexte actuel, les querelles entre partisans farouches de la vente du secteur public sans concession et ceux qui s'y opposent avec virulence ont été plus au moins apaisées. L'un des aspects positifs d'ailleurs de la privatisation depuis au moins cinq ans aura été la sauvegarde de l'emploi. Aucune entreprise rachetée par un privé national ou étranger ne se verra vider de ses travailleurs. Autrement, il n'y aura aucun licenciement de la part du repreneur. Bien au contraire, des opérations de partenariat et de privatisation ont créé plus d'emplois. Ce qui est rassurant. Mais l'avenir de la privatisation demeure encore incertain. Manque de vision ou de volonté politique ? A vrai dire nul ne peut trancher sur ce que comptent faire les pouvoirs publics à terme. De l'avis d'un expert, il faut 23 ans pour privatiser les 800 entreprises restantes. Ce qui est extrêmement long et pourrait compromettre à terme les chances de réussite du processus.