En l?absence du ministre des Finances, le gouverneur de la Banque d?Algérie, Mohamed Laksaci, a présenté, hier, devant la plénière de l?APN, un rapport sur l?évolution économique et monétaire de l?année 2002. Le sujet, ô combien stratégique des finances publiques, ne semble donc pas trop emballer nos chers députés, puisque seulement une quarantaine d?entre eux a assisté au débat. Le rapport de 120 pages, rédigé par des spécialistes a été remis deux jours avant l?ouverture des travaux. Les élus n?ont pas eu le temps qu?il faut pour bien s?en imprégner, s?informer et l?analyser, explique un député pour justifier l?absence de ses pairs. Après l?exposé du gouverneur axé surtout sur la croissance économique allant de ce fait sur les pas du ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, qui intervenait deux jours auparavant, les députés ont posé leurs questions. Questions centrées pour la plupart sur le scandale Khalifa Bank et de la Bcia, d?une part, et le hiatus entre la prospérité chantée sur tous les toits et la situation précaire dans laquelle vivent de larges couches de la population qui souffrent de la pauvreté, d?autre part. Dans sa réponse, le gouverneur de la Banque d?Algérie, en insistant sur le renforcement du contrôle et de la supervision bancaire, a laissé entendre que le cas Khalifa relève d?un accident de parcours. Il a annoncé du reste que la Société de garantie des dépôts bancaires (Socob) a émis un volume de 27 000 chèques représentant le montant de 2,4 milliards de dinars pour indemniser les petits épargnants de Khalifa Bank. Répondant à une question de savoir où l?Etat dépose ses fonds, l?orateur dira qu?il n?existe pas d?endroit isolé ou de caisse noire. Par ailleurs Mohamed Laksaci a souligné que «les efforts d?assainissement et de stabilisation macroéconomique entrepris entre 1994 et 1998 ont permis à l?économie algérienne le retour à un sentier de croissance positive et de recul de l?inflation dès la seconde moitié des années 1990».