Procédure n Normalement, après l'expertise du CTC, un rapport est remis aux services techniques de l'APC et un autre à la wilaya. Mais il paraît qu'il n'existe aucune coordination entre ces parties… «Notre rôle consiste à étudier minutieusement chaque cas (les rapports du CTC) ; ensuite, on transfère les dossiers à la wilaya qui juge les situations et procède selon les cas. C'est-à-dire désigner les bâtisses à démolir, à restaurer ou à réoccuper», explique le chef du service technique et d'urbanisme à l'APC de Sidi M'hamed. Ce dernier souligne que la plupart des bâtisses classées «rouge» ont été démolies ou désaffectées à la suite des rapports du CTC. «Je sais que beaucoup d'autres bâtisses classées ”orange” sont toujours occupées, mais ce n'est pas sous ma responsabilité. C'est la wilaya qui doit s'occuper de cela», a-t-il dit. Ce responsable reconnaît que son bureau reçoit régulièrement des requêtes de citoyens dont les maisons ont été affectées par le séisme et qui n'ont pas fait l'objet de classement. «C'est avec le temps que même les maisons qui n'ont pas été touchées par le tremblement de terre peuvent s'avérer vulnérables. Cela veut dire que le CTC aurait dû les expertiser et les évaluer.» Il explique que son service doit suivre ces cas. Selon lui, le CTC a bien fait son travail. «Mais on ne peut rien faire quand un citoyen réoccupe sa demeure ou qu'une maison se dégrade en raison des travaux privés ; le CTC n' en est pas responsable.» Notre interlocuteur évoque un autre cas, celui des dix hôtels qui ont fait l'objet d'une mise en demeure dans la commune de Sidi M'hamed, après la catastrophe de l'hôtel du Square. «Les dix hôtels ont été fermés parce qu'ils menaçaient ruine. Ce sont les services de CTC qui ont mené l'expertise», souligne-t-il. Un autre organisme devrait intervenir normalement dans l'opération. Il s'agit de l'Ofares, qui est responsable de la démolition, de la réfection et de la reconstruction des bâtisses classées. Il fait appel, après un constat, aux entrepreneurs qualifiés et aux entreprises publiques, en fonction des conclusions des rapports du CTC, bien sûr. Mais cet organisme est dépassé par l'ampleur de la catastrophe naturelle qui a eu lieu, à savoir le séisme de mai 2003. Il faut tout de même reconnaître que des dizaines de milliers de maisons ont été visitées par les services de cet organisme. La responsabilité est donc partagée entre ces différentes parties concernées, mais le résultat est que des centaines de maisons classées dangereuses sont toujours occupées malgré leur précarité. Le danger guette leurs occupants…