Ce n'est donc pas une région vide que les Phéniciens ont trouvée en s'installant à Tipaza. On peut supposer que, comme à Carthage, ils ont négocié, avec les populations berbères qui habitaient les lieux, les conditions de la fondation d'un comptoir, ce qui leur permettait de vivre en paix et surtout de commercer. C'est peut-être à Tipaza qu'Hérodote, au Ve siècle avant J.-C., fait allusion quand il évoque que le troc qui se pratiquait au-delà des colonnes d'Hercule (le détroit de Gibraltar) entre les Carthaginois, descendants des Phéniciens, et les Berbères. «Sur un endroit habité qu'ils abordent, ils débarquent leurs marchandises qu'ils étalent sur la grève, regagnent leurs navires et signalent leur présence par une colonne de fumée. Les indigènes, qui voient la fumée, viennent au rivage, déposent sur le sable de l'or pour payer les marchandises et se retirent ; les Carthaginois descendent pour examiner leur offre ; s'ils jugent leur cargaison bien payée, ils ramassent l'or et s'en vont, sinon, ils regagnent leurs navires et attendent. Les indigènes reviennent et ajoutent et ajoutent de l'or à la somme qu'ils ont déposée jusqu'à ce que les marchands soient satisfaits.»