Résumé de la 8e partie n Aldjia arrive à persuader Omar et Rahima de participer à une séance de asensu pour «dialoguer» avec Salah, mort il y a quarante jours. Il a été difficile de trouver une timsensit, une femme qui communique avec les morts. En fait, celle à qui l'on pensait, une vieille d'un village voisin, est décédée depuis deux mois sans laisser de remplaçante. Mais à force de persévérance, Aldjia est parvenue à en trouver une qui accepte de se rendre au domicile mortuaire et de procéder à l'appel du mort. Elle dicte les préparatifs à faire et elle fixe le jour où l'on doit aller la chercher. Aldjia s'occupe de la préparation des ingrédients : semoule, huile d'olive, oignons, sel, un morceau de graisse.... «A quoi vont servir ces produits ? demande Rahima. — A préparer le souper du mort.» La jeune femme ne comprend pas : «On va inviter des gens à manger ? Mais les quantités suffisent à peine pour une personne. — C'est le repas de Salah !» Rahima ne comprend toujours pas. «Le repas de Salah ? — Oui, c'est pour lui que nous allons préparer un plat... — On va le donner à un pauvre ? — Je te dis que c'est pour lui ! — Pour lui... Tu veux dire... — Oui... C'est par ce repas, préparé à son intention, que Salah va se manifester !» La jeune femme prend peur : «Tu veux dire...qu'il va apparaître ? Manger le plat? — Non, non... Il va juste manifester sa présence... C'est la timsensit, celle qui appelle les morts, qui va goûter au plat. Salah se manifestera alors par elle ! — Il... il parlera ? — Oui, par la voix de la voyante !» Rahima frémit. «Pourquoi tout cela ? Ne va-t-on pas le déranger ? — Nous avons besoin de parler avec lui, dit Aldjia, qu'il nous informe de sa situation dans l'au-delà... Il est parti brusquement, sans avertir... Peut-être qu'il y a des choses qu'il voulait faire, des recommandations à donner... — Il faut laisser les morts reposer en paix !» Aldjia la foudroie du regard. «Ne me dis pas que tu ne vas pas assister à la séance ! — Je voudrais bien en être dispensée... — Non, ma fille, tu y assisteras. Ton époux a peut-être quelque chose à te dire !» Rahima regarde sa belle-mère, surprise par ces propos. Peut-être qu'à ce moment-là, elle commence à comprendre la finalité de la cérémonie, mais elle se garde bien d'en parler. (à suivre...)