Tel est l'avertissement du ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, lors d'une visite de travail et d'inspection à Tipasa. M. Ghoul a été ferme quant à la qualité de la réalisation des ouvrages d'art, des espaces et de l'aménagement routier. Pour lui des milliards sont perdus sans que soit respecté le volet esthétique et culturel. Le ministre demandera aux responsables des différentes structures de son secteur de faire appel aux bureaux d'études étrangers qui effectuent, selon lui, «des études extraordinaires et sérieuses.» Il a mis l'accent sur le volet architectural de tout ouvrage d'art avec une certaine amélioration esthétique, géométrique et créative en donnant une touche très spéciale notamment aux localités qui connaissent l'afflux important de personnalités étrangères — telle la wilaya de Tipasa — qu'il considère comme «une bouffée d'oxygène». Amar Ghoul insistera sur le boisement et le reboisement au niveau de tous les réseaux routiers réalisés «pour lutter contre l'érosion», dira-t-il proposant l'intégration obligatoire d'une clause dans les cahiers des charges des entreprises de réalisation des projets pour inclure «l'environnement et le boisement». Par ailleurs, le ministre exprimera sa satisfaction de l'avancement des travaux d'aménagement routier à Tipasa en félicitant le «dynamisme» du wali, Mohamed Ouchène, à la suite de l'ouverture de plusieurs accès routiers difficiles vers des localités rurales et enclavées telles que Oued Aïzer. «L'effort de l'Etat, selon lui, ne sera plus concentré aux façades des villes, mais va s'intensifier dans des projets en direction de l'Algérie profonde», dira-t-il. Le projet de construction d'un ouvrage d'art sur Oued Aïzer (El-Hamadia, Cherchell, Menaceur) à l'ouest de la wilaya permettra d'assurer une meilleure sécurité des usagers, le désenclavement des habitants notamment le retour des fellahs qui ont fui leurs terres durant la décennie noire. Cet ouvrage leur permettra d'acheminer leur production vers les grandes villes et les marchés avoisinants. Au port de plaisance, Amar Ghoul a fortement critiqué la pose anarchique des blocs de béton autour de ce site archéologique classé parmi 600 autres au niveau mondial. Il appellera à une occupation rationnelle de ce port en accordant une attention particulière aux volets : pêche, plaisance et culture, «ce sera un port pilote en Algérie», dira-t-il. Le ministre n'omettra pas de relever le bon état de presque 90 % du réseau routier d'une longueur de près de 300 km.