Entraves n Le manque de matière première, la fermeture d'ateliers et la concurrence déloyale du marché parallèle et celui de l'importation sont, entre autres, les problèmes soulevés. Ce sont les principales préoccupations exprimées par les artisans-bijoutiers et orfèvres rencontrés, hier, au séminaire «Equipements pour orfèvrerie et bijouterie» qui s'est tenu à l'hôtel Hilton. «Je ne sais pas pourquoi nous avons été conviés à cette manifestation de promotion de matériels italiens», se demande M. Touabti, président de l'Association des bijoutiers, horlogers et lapidaires d'Algérie (Abhla). «Nos problèmes sont autres que la volonté d'acquisition de machines destinées au travail de métaux précieux et de surcroît à des prix inaccessibles à la majorité des artisans algériens», a poursuivi M. Touabti. Notre interlocuteur assure que, malgré les investissements, le secteur de l'orfèvrerie n'arrive pas à décoller. «C'est un secteur qui peut générer beaucoup d'emplois car il y a au minimum dans chaque atelier de bijouterie 5 à 6 personnes qui travaillent», indique un bijoutier de Tipaza. La formation des jeunes se fait au sein des ateliers, très nombreux en Algérie. Il y a entre 18 et 20 000 travailleurs dans le domaine de l'orfèvrerie d'après les dernières estimations. Les bijoutiers assurent qu'ils sont beaucoup plus nombreux. «La plupart des travailleurs opérant dans ce domaine ne sont pas déclarés», assure l'un d'eux. Certains vendeurs bijoutiers se plaignent des «descentes répétitives» des brigades de contrôle qui leur saisissent des quantités de bijoux. Raison invoquée, selon M. Touabti, la falsification du poinçon de garantie de l'Etat. «Mais il est impossible, selon lui, de distinguer le vrai poinçon du faux.» Un fabricant de bijoux dit que son atelier est à l'arrêt et que les 49 artisans qu'il emploie sont au chômage technique. «Beaucoup de mes confrères sont dans la même situation», déclare-t-il. L'importation des bijoux d'Europe et de pays arabes constitue l'une des raisons principales de l'«inactivité» d'après des vendeurs bijoutiers. Par ailleurs, l'indisponibilité de la matière première et la concurrence déloyale du marché informel tiennent le haut de l'affiche des problèmes à régler en urgence. Sans une aide concrète de l'Etat, les bijoux traditionnels algériens auront du mal à survivre et à faire face à une concurrence venue d'ailleurs et qui s'avère impitoyable.