Rivalité n Avec l'arrivée des taxis-radio, les chauffeurs de taxi «ordinaires » sentent une certaine concurrence dans l'air… «Qu'elles règlent d'abord nos problèmes avant d'ouvrir la voie aux sociétés de taxis. Ce n'est pas le nombre de taxis qui est un problème en Algérie. Mais c'est notre statut qui est bafoué.» C'est par ces propos qu'un taxieur, faisant allusions aux parties concernées, a voulu manifester son mécontentement et ses craintes face à la concurrence que pourraient créer les sociétés de radio-taxi qui commencent à s'installer en Algérie. Certains chauffeurs de taxi reconnaissent que leurs confrères ont «entaché» le métier en recourant à des pratiques immorales. Mais ce n'est pas, selon lui, tous les gens du métier qui ne sont pas civilisés. «Certains pratiquent des tarifs exorbitants, d'autres ne prennent même pas la peine de s'arrêter devant leurs clients sachant que certaines destinations sont plus au moins rentables que d'autres. Certains aussi, en quête du gain facile, essayent de profiter de l'ignorance des étrangers et des clients ceux qui viennent d'autres wilayas et qui ne connaissent pas les tarifs en vigueur à Alger pour les escroquer. Le fait est flagrant au niveau de la gare routière du Caroubier, où les taxis exigent des sommes considérables...», souligne un chauffeur de radio-taxi. Pour lui, ces pratiques ne sont pas tolérées pour la simple raison que «nous avons une direction qui pourrait recevoir les plaintes des clients et des sanctions seront prises en cas de requête». L'autre avantage de Radio-taxi est que le client est libre d'occuper le véhicule tout seul durant tout le trajet. Concernant le déplacement, c'est le véhicule le plus proche de la position du client qui sera orienté vers lui, ce qui lui fait gagner du temps et le met à son aise. «Ce n'est pas le cas pour le taxi ordinaire qui ne respecte pas sa clientèle. Certains déposent leurs clients là où ça leur chante», témoigne le chauffeur. Les radio-taxis sont aussi disposés à conduire le client jusqu'à sa destination. «Les taxieurs sont donc contraints de devenir plus serviables avant que d'autres sociétés de radio-taxi viennent leur faire une concurrence plus rude», souligne un citoyen qui a l'habitude de prendre un Taxi-minute. Cependant, pour d'autres, on n'en est pas encore là : «Avec la crise du transport que connaît la capitale, la présence de sociétés radio-taxi est loin d'être considérée comme un luxe dans une grande ville qui compte plus de trois millions d'habitants. Les taxieurs ne sont donc pas menacés, à condition de renoncer à leur diktat et de ne plus travailler selon leur humeur», souligne un citoyen.