La salle Ibn Zaydoun a abrité, hier, un concert de musique urbaine. Animé par un ensemble de DJ venant de France, le collectif New Bled Vibrations, spécialisé dans les musiques urbaines métissées, comprend quatre DJ, à savoir Ali, Awal, Mc Hicham et Big Buddha, alias Squaaly. Tous ont créé – et dans un pur esprit de rapprochement et d'échange – un univers musical coloré et éclectique. Un univers où l'on a pu percevoir avec étonnement des brassages culturels contemporains de l'héritage musical légué par les premières générations d'immigrés. Tous nous ont livré une vision rafraîchissante d'une scène plurielle et en effervescence continue. Allant du groove et de la black music (soul, jazz et hip hop…) aux musiques maghrébines (chaâbi, andalou, raï…) ainsi qu'à l'oriental, la musique qu' a présentée le Collectif et dont il a généreusement gratifié le public – cependant peu nombreux – se veut un lieu de confluences et de croisements de tant de conversations musicales, c'est donc un genre musical mêlant les sonorités traditionnelles puisées dans des sources diverses à des sons modernes. Le Collectif avec qui les frontières s'abolissent et un monde nouveau nous est offert ne crée pas, mais il réinvente la musique : en accumulant des parts de musiques, d'ici et d'ailleurs, en les croisant, et parfois en les déformant, il donne naissance à une phrase musicale hybride. Il mixe et remixe. Il propose une vision – la sienne – d'imaginer, de penser et de concevoir la musique, une musique savoureuse et riche, variée et absorbante. Sa musique n'est pas seulement un travail d'agencement et d'harmonisation, c'est aussi une réflexion sur la proximité, voire le rapprochement des cultures et leur métissage, c'est-à-dire leur intégration dans un espace urbain. La musique du Collectif est une histoire de proximité, de dialogue, de partage. C'est une histoire de l'entente et de l'intelligence.