Alternative n Solution efficace mais chère, le dessalement de l'eau de mer paraît être la seule issue durable pour la crise de l'eau en Algérie. Selon Messaoud Terra, directeur de l'alimentation en eau potable au ministère des Ressources en eau, 23 stations de dessalement de l'eau de mer, d'une capacité totale de 57 000 m3 par jour, sont déjà opérationnelles sur les grandes ville littorales pour les alimenter en eau potable et pour les besoins industriels. Il s'agit de celles d'Alger (Zéralda, Palm-Beach et Aïn Benian), de Skikda (Ben M'hidi), de Boumerdès (Corso), d'Oran (Bousfer et Aïn Turk), de Aïn Témouchent (Bouzedjer et Beni Saf), de Tlemcen (Ghazaouet) et de Tizi Ouzou (Tigzirt). L'avantage de ces stations, selon M. Terra, est qu'elles sont déplaçables et démontables : «C'est à dire qu'on peut les placer là où l'on veut, selon les besoins des régions.» S'agissant du grand programme d'investissement, M.Terra a expliqué que «le ministère de l'Energie, en collaboration avec celui des Ressources en eau, a prévu un programme de sécurisation nationale en eau. La station du Cap, à Oran, est déjà opérationnelle et produit 500 000 m3, atténuant largement le problème de l'eau potable dans la capitale de l'Ouest.» 13 autres mégastations sont prévues d'ici à 2009 ; elles produiront 2 millions de mètres cubes par jour. La plus importante sera réalisée à Arzew, avec une capacité de 90 000 m3/j ; celle d'El-Tarf aura une capacité de 50 000 m3/j. Côté financement, plus de 900 millions de dollars ont été investis pour la réalisation de ces unités de dessalement de l'eau de mer. Les travaux ont démarré en 2003. Deux importantes entreprises spécialisées sont chargées des travaux : l'américaine Black and Veatch et la japonaise Itashu. En analysant ces données, l'avenir paraît plutôt rose pour l'eau en Algérie. Mais a-t-on pensé que ces merveilles de technologie hydraulique nécessitent aussi un entretien permanent et un savoir-faire ? Espérons que nos responsables ne referont pas la même erreur, devenue une habitude depuis l'Indépendance, à savoir réaliser des projets gigantesques tout en oubliant de faire dans la stratégie de la durée en matière de suivi, d'entretien, de formation du personnel spécialisé et du recyclage. Il serait désolant de gaspiller des milliards de dollars…