L'importance de l'eau pour la vie et comme composant de l'écosystème mondial n'est plus à démontrer. Cette ressource, qui répond aux besoins fondamentaux de l'homme, est un élément-clé du développement, en particulier pour générer et entretenir la prospérité par le biais de l'agriculture, de la pêche, de la production d'énergie, de l'industrie, des transports et du tourisme. De plus, l'eau est vitale pour tous les écosystèmes du monde; Cependant, dans les faits, nous faisons face à une crise mondiale de l'eau et la situation est telle que moins de 1% de l'eau de la planète est destiné à la consommation humaine, et que plus de 2 milliards d'habitants ne disposent d'aucun accès à l'eau potable. A ce propos, hier soir, au cour d'une émission sur la chaîne de télévision, Canal Algérie, M. Messaoud Terra, directeur chargé de l'alimentation en eau potable au ministère des ressources en eau, a indiqué que les fuites et les vols d'eau potable coûtent cher à l'Algérie. Ajoutant que sur plus de 2,5 milliards de m⊃3; d'eau potable produit annuellement, seulement 800 millions de m⊃3; sont facturés. "Nous facturons entre 30% et 40% de l'eau que nous produisons. Le reste est perdu, soit dans les fuites, soit dans les vols", a-t-il précisé. Par ailleurs, il a souligné que 70% de la population algérienne est alimentée quotidiennement en eau potable, avec des plages horaires variables de 4 heures à 24 heures. En moyenne, les Algériens ont une dotation annuelle de 600 m⊃3; par habitant, alors que la norme internationale est de 1 000 m⊃3; par an et par habitant. "Théoriquement, nous sommes dans une situation de stress hydrique, mais dans notre pays une ration de 600 m3 par an et par habitant est très acceptable", a ajouté M. Terra. En outre, l'Algérie, pays semi-aride, a dû recourir au dessalement massif de l'eau de mer pour améliorer la distribution de l'eau potable et pallier le manque des eaux conventionnelles mobilisées dans les barrages et par les forages. Depuis les années 1970, a-t-il ajouté, la pluviométrie a baissé en Algérie. Les eaux superficielles sont passées de 17 milliards de m⊃3; en 1970 à 10 milliards de m⊃3; actuellement, alors que la population a quasiment triplé durant cette période, selon M. Terra. D'ailleurs, il a précisé que toutes les villes du littoral seront dotées de station de dessalement, ce qui permettra d'utiliser l'eau des barrages et des forages pour alimenter les villes de l'intérieur. D'un autre côté, l'Algérie multiplie les projets pour utiliser les eaux usées épurées dans l'agriculture, a indiqué de son côté M. Ahcène Aït amara, directeur de l'assainissement et de la protection de l'environnement au ministère des ressources en eau. Il a déclaré, dans ce sens, qu'actuellement il y a 4 000 hectares de terres agricoles irriguées avec des eaux usées épurées dans des stations d'épuration. "Nous voulons atteindre 40.000 hectares à court terme et 100.000 hectares à moyen terme", a-t-il expliqué. Pour conclure, l'Algérie a décidé d'investir 20 milliards de dollars durant la période 2010-2014 dans le secteur de l'hydraulique afin d'améliorer l'alimentation en eau potable de la population et l'irrigation de l'agriculture. A titre de rappel, la Journée internationale de l'eau est célébrée le 22 mars de chaque année sous différents thèmes et ce, en vue de mobiliser l'attention du public et des décideurs sur l'importance de cette ressource vitale, berceau de la vie sur Terre. Cette journée a été plébiscitée en 1992 à la Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement (CNUED). Cette année, le thème de cette journée a été, "communiquer sur l'importance de la qualité au même titre que la quantité d'eau disponible". A ce propos, il y a lieu de noter que la qualité des ressources en eau est de plus en plus menacée par la pollution. Une pollution des ressources hydrologiques sans précédent dans l'histoire est imputable à l'activité humaine ces 50 dernières années. D'après les estimations, plus de 2,5 milliards de personnes dans le monde vivent sans moyens d'assainissement adéquats. Chaque jour, 2 millions de tonnes d'eaux usées et autres effluents s'infiltrent dans les nappes phréatiques de la planète. Le problème est plus grave encore dans les pays en développement où plus de 90 % des eaux d'égout et 70 % des déchets industriels non traités sont déversés dans les eaux superficielles.