Constat n La 6e édition du Salon national du livre, qui a débuté le 29 novembre à la Bibliothèque nationale, s'est clôturée, vendredi, sur un sentiment de déception. En effet, ce Salon ne s'est pas déroulé comme l'auraient prévu les organisateurs (Bibliothèque nationale et Syndicat national des éditeurs du livre). Il est à souligner qu'au lendemain de l'ouverture du salon, c'est-à-dire le week-end de 30 novembre et 1er décembre, l'on pouvait enregistrer une affluence relativement importante de visiteurs, un signe à partir duquel et les organisateurs et les exposants ont présagé une bonne affluence du public. Il se trouve que dès le début de la semaine dernière, les choses ont pris d'autres tournures. «Certes, au début, on a pu relever un nombre marquant de visiteurs, notamment des étudiants qui venaient s'enquérir des publications, on a donc estimé qu'avec les jours à venir leur nombre allait augmenter, mais vite on s'est aperçu que le public se faisait de plus en plus rare», ont relevé les exposants. «Je croyais qu'il allait y avoir plus de monde», a déclaré une responsable du stand de la librairie El Kitabi. Un autre exposant, celui de Dar El-Hikma, a précisé, de son côté, que les ventes n'ont pas atteint ses espérances. «Les étudiants n'ont pas les moyens financiers d'acheter les livres universitaires, les ouvrages scientifiques, les dictionnaires ou les encyclopédies, donc ils n'ont d'autre choix que de recourir à la bibliothèque pour les consulter ». Cet avis est partagé également par le représentant de l'Office des publications universitaires (OPU). «Généralement, les étudiants préfèrent consulter nos ouvrages à la bibliothèque plutôt que de les acheter», a-t-il dit. Un étudiant rencontré au niveau du stand de l'OPU a déclaré que pratiquement tous les ouvrages, notamment la production nationale, sont disponibles à la Bibliothèque nationale. D'autres participants, comme les éditions Apic, ont estimé que le Salon national tourne en dérision et qu'il a pris l'allure d'un marché. Pour sa part, Mohamed-Tahar Guerif, président du Syndicat national des éditeurs du livre, a regretté la manière dont s'est déroulée cette manifestation. «Je suis déçu. Je m'attendais à plus de monde», a-t-il confié, déplorant également la manière dont les activités culturelles organisées en marge du salon ont été menées. Effectivement, le programme culturelle tracé en cette occasion est mené avec légèreté et notamment avec confusion. Et en plus le public n'était pas au rendez-vous.«Les horaires ne sont pas respectés. Une telle séance est programmée à telle heure, et à la dernière minute, elle est soit décalée soit annulée. Le comble, il se trouve que deux conférences sont programmées à la même heure. Il y avait donc un chevauchement des activités.» Avis partagé également par des visiteurs. «Il est mentionné dans le programme qui nous a été remis tel rendez-vous à telle heure, et puis en arrivant, on trouve une autre conférence qui n'était même pas prévue ou programmée à une séance ultérieure. Ce n'est vraiment pas sérieux», ont-ils déploré. l Il est à souligner que trois maisons d'édition ont été primées, jeudi, en marge de ce salon. Le prix de la production scientifique a été attribué à l'Office des publications universitaires (OPU), tandis que le prix de la production historique est revenu aux éditions Anep. La maison d'édition Dar El-Gharb a reçu, pour sa part, le prix de la production littéraire. A indiquer que ce prix a été institué, lors de ce 6e salon par le Syndicat national des éditeurs du livre, dans le but, selon les organisateurs de cette manifestation culturelle, «de susciter et d'encourager les éditeurs pour améliorer le livre aussi bien sur le plan contenant que contenu». Selon les organisateurs, ce prix s'étendra l'année prochaine à la littérature enfantine, au livre d'art et aux sciences sociales.