L'amélioration du sort des enfants dans le monde passe par l'élimination des discriminations envers les femmes et par leur accès à l'autonomie, affirme l'Unicef dans son rapport annuel publié ce lundi, à l'occasion du 60e anniversaire de l'organisation. «L'égalité des sexes et le bien-être des enfants sont inextricablement liés», écrit la directrice de l'Unicef, qui ajoute : «Quand les femmes peuvent disposer de leur vie, les enfants et les familles vont mieux.» Aujourd'hui, souligne le rapport, «malgré des avancées», «la vie de millions de filles et de femmes est encore dominée par la discrimination, la dépendance et la pauvreté». A travers des données portant sur trente pays en développement, le rapport établit un lien étroit entre le degré de responsabilité des femmes sur les dépenses familiales, leur propre santé, leurs sorties et le bien-être des enfants. Dans les familles où les femmes ont le pouvoir de décision, la proportion des ressources consacrées aux enfants est de loin supérieure à celles où les femmes ont un rôle moindre. Dans seulement un pays sur trois, plus de la moitié des femmes participent aux décisions. Si l'égalité régnait dans le couple, la sous-alimentation des enfants de moins de trois ans en Asie du Sud baisserait par exemple de 13 points, ce qui signifie 13,4 millions d'enfants mieux nourris. En Afrique subsaharienne, où un tiers des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition, l'égalité des sexes bénéficierait à 1,7 million d'enfants. Les enfants gagneraient aussi à une meilleure égalité dans le travail. Aujourd'hui, un plus grand nombre de femmes ont accès au travail dans le monde, mais n'ont pas acquis les droits qui l'accompagnent.