Incursion Avec une nouvelle ligne de «défense», Israël tend à annexer de fait la partie orientale de la Cisjordanie. Les Palestiniens ont dénoncé hier le projet israélien d'une ligne de défense le long de la vallée du Jourdain, estimant qu'il donnait le «coup de grâce» à la «feuille de route». «Les décisions israéliennes sur la poursuite de la construction du mur et son extension à la vallée du Jourdain équivalent à porter le coup de grâce à la feuille de route et à déclarer une guerre totale au peuple palestinien», a indiqué Nabil Abou Roudeina, conseiller du président palestinien Yasser Arafat. «Il s'agit d'une violation de la résolution de l'Onu (votée mardi) et d'un acte provocateur lourd de répercussions», a-t-il ajouté, appelant «le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale de l'Onu à imposer des sanctions au gouvernement (israélien) qui défie la communauté internationale». Le négociateur en chef Saëb Erakat a estimé que «le projet de mur raciste dans la vallée du Jourdain n'a rien à voir avec la sécurité d'Israël, mais vise à transformer nos villes, villages et camps en de grandes prisons». Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a annoncé vendredi que le projet était à l'étude et qu'il serait présenté au gouvernement dès qu'il serait prêt. Il a indiqué que cette ligne mordrait de «plusieurs kilomètres» à l'ouest, c'est-à-dire qu'elle s'étendra non pas le long de la frontière avec la Jordanie mais en Cisjordanie. La construction de cette portion orientale de la ligne permettrait à Israël d'annexer de fait la partie orientale de la Cisjordanie. Selon M. Sharon, la ligne de défense le long de la ligne de démarcation entre Israël et la Cisjordanie et autour de Jérusalem, en construction depuis des mois, «devrait être achevée d'ici à un an» et engloberait des colonies. L'Assemblée générale de l'Onu a adopté mardi une résolution non contraignante appelant Israël à stopper la construction de la ligne. Par ailleurs, le Conseil législatif palestinien (CLP, Parlement) a annulé une session spéciale prévue hier à Ramallah (Cisjordanie) pour élire un nouveau président, en raison du bouclage militaire israélien qui a empêché plusieurs députés d'y participer, ont indiqué des responsables palestiniens. Un nouveau chef du Parlement doit être élu pour succéder à Ahmad Qoreï, nommé Premier ministre.