Après le début des opérations de retrait de Gaza, Israël a clairement signifié son intention de conserver six blocs de colonisation en Cisjordanie et dans la vallée du Jourdain, quelle que soit l'issue de négociations avec les Palestiniens. Ces blocs, enclavés à l'intérieur des territoires palestiniens, regroupent la majorité des 240 000 colons israéliens en Cisjordanie, auxquels s'ajoutent 200 000 autres établis dans El Qods-Est annexée par Israël. En fait, Sharon a lâché Gaza pour maintenir qu'il n'y ait pas de continuité territoriale en Cisjordanie. Il n'a cessé d'affirmer son intention d'annexer ces blocs de colonies, prévenant qu'il ne cédera ni El Qods ni sur les réfugiés palestiniens de 1948. Les poches israéliennes seront reliées territorialement à Israël qui assurera leur sécurité. Sharon a même révélé que le président américain avait admis, dès le mois d'avril 2004, que les colonies de Cisjordanie resteraient sous souveraineté israélienne. À l'époque, Bush avait affirmé que les réalités sur le terrain et dans la région ont beaucoup changé au cours des dernières décennies et tout règlement définitif doit prendre en compte ces réalités et être acceptable par les parties. Ce que Sharon a interprété comme un feu vert implicite des Américains pour l'agrandissement de blocs de colonies en Cisjordanie. Bush avait toutefois rappelé à l'ordre en avril Sharon en le pressant de ne pas prendre d'initiatives qui contredisent ses obligations à l'égard de la “feuille de route” et portent atteinte au statut final des négociations.La “feuille de route” est un plan de paix international qui prévoit la création d'un Etat palestinien indépendant en Cisjordanie et à Gaza, la fin des violences et l'arrêt de la colonisation, mais elle est restée lettre morte depuis son lancement en 2003. À propos de la “feuille de route”, le ministre israélien de la Défense a souligné que son application ne pourrait intervenir que si les Palestiniens respectent leurs engagements en démantelant les organisations terroristes, une manière de jeter la balle dans le camp de Mahmoud Abbas. Sharon a également présenté l'arrêt total du terrorisme comme la condition préalable à toute négociation pour l'établissement de l'Etat palestinien. À Gaza, la situation s'est compliquée avec le rapt d'un preneur de son français de la chaîne France 3, peu avant le coup d'envoi du retrait israélien. Après cet enlèvement, l'ONU a décidé de retirer tout son personnel étranger non essentiel à Gaza. D. B.