Le lien social est un terme souvent utilisé par les sociologues pour définir toute relation qui s'établit dans un groupe ou dans une communauté. Mais c'est aussi un instrument d'observation pouvant contribuer à mieux comprendre l'évolution de notre société. La production du lien social est considérée comme un facteur de cohésion soit par la reconnaissance sociale des différences lors de l'établissement des règles sociales, soit par le partage de valeurs communes. Les institutions productrices de ce lien aussi multiples que diverses sont, en se référant aux communications des nombreux sociologues présents au colloque national qui s'est tenu les 6 et 7 novembre dernier à l'université de Bouzaréah, sous le thème : «Le lien social dans la société algérienne», en profonde crise souvent difficile à définir. Les structures traditionnelles, à savoir la tribu, la famille et le village, autour desquelles s'articulaient autrefois les échanges entre les individus dans notre société, se sont fortement ébranlées au fil des années. Plus de 40 ans après l'Indépendance, le seul lien efficace et dominant, aujourd'hui, est «cette nébuleuse d'alliance personnelle», selon le sociologue Khelifa Bouzebra.