Résumé de la 45e partie n Pour le dernier jour du congrès, Mohamed invite Souad au restaurant. La jeune femme s'est faite belle pour l'occasion. Le restaurant n'est pas un palace, comme il l'a dit, mais c'est un petit établissement coquet et surtout très discret. Mohamed a pris une table située dans un coin de la salle, entourée de colonnes faisant office de paravent. — On sera bien ici, dit-il en souriant — ça a l'air paisible, dit la jeune femme. Le garçon vient prendre la commande. En attendant, Mohamed remplit d'eau les verres. — J'ai soif, dit-il. — Vous avez beaucoup parlé, dit Souad. — C'est ça, dis que je suis bavard ! Elle rougit aussitôt. — Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire ! Il éclate de rire. — Elle me prend au sérieux... Bien sûr, je plaisantais ! Elle sourit. — Il faut dire aussi que vous parlez bien... Vous savez défendre les intérêts de votre entreprise ! Son regard se voile, il soupire. — Oui, je sais défendre les intérêts de mon entreprise, je défends aussi les intérêts de mes collègues, de mes amis... sauf les miens ! Le ton, à la fois triste et désespéré, la bouleverse. — C'est votre femme, n'est-ce pas ? — Oui, dit-il. Il baisse les yeux, comme s'il ne voulait pas aborder cette question, mais il ne se retient pas. — D'abord, elle me fera «ma fête»... Ce sont les mots qu'elle a utilisés au téléphone ! Souad essaye de se retenir, mais elle, non plus, n'y parvient pas. — Mais ne la laisse plus t'importuner ! Sans se rendre compte, elle l'a tutoyé. Mohamed sourit. Elle s'aperçoit aussitôt de ce qu'elle a fait et rougit. — Oh, pardon. — Non, ne t'excuse pas... — Je voulais dire, vous... vous ne devez pas vous laisser faire.... — S'il te plaît Souad, ne me dis plus «vous»... C'est si gentil de dire «tu», c'est... c'est... comment dire ? Une marque d'amitié ! Elle sourit. — Je vais essayer..., mais je vous avertis... je t'avertis qu'au pays, quand nous retournerons au bureau, je dirai de nouveau «vous» ! — D'accord, dit-il. Le garçon revient avec les hors-d'œuvre. — ça a l'air bon, dit-elle — Alors mangeons. Mangeons et continuons à parler... ça me soulage beaucoup de parler ! (à suivre...)