Résumé de la 46e partie n Mohamed a invité Souad au restaurant ; c'est la dernière nuit qu'ils passent à Paris, le lendemain, ils rentrent au pays. Tu vois, dit Mohamed, je souffre le martyre... Imagine-toi que chaque jour que Dieu fait, je vis dans l'angoisse d'une querelle. Pour ma femme, tout est prétexte à dispute : un petit retard, du pain que j'ai oublié d'acheter, un mot qui ne lui plaît pas... Imagine qu'elle surveille même ce que je regarde à la télévision ! — Comment cela ? demande la jeune femme, surprise. — Un récital de chant me plaît, elle crie aussitôt que ce sont les femmes qui s'y produisent qui me plaisent ! Une actrice dénudée ou une scène osée et elle crie que je regarde des films pornographiques ! — C'est incroyable ! — Et ce qui me chagrine, c'est qu'elle fait toujours ses scènes devant les enfants ! Elle me cherche querelle, elle me traite de tous les noms et elle prend les enfants à témoin... — Et tes enfants, qu'en pensent-ils ? — Que veux-tu qu'ils pensent ? Même s'ils savent que leur mère est fautive, ils ne peuvent pas le dire, elle piquerait aussitôt une crise. En fait, les enfants, comme moi, sont prisonniers de cette femme hystérique ! Souad soupire. — Tout cela parce qu'elle pense que tu as provoqué l'accident qui l'a paralysée ! — Oui, elle ne me le pardonne pas ! La famille non plus ne me le pardonne pas... y compris mes parents, qui me boudent ! Souad s'emporte. — Ce n'est pas ta faute ! — Je faisais de la vitesse ! — Et alors, tu aurais pu être handicapé, toi aussi... Tu aurais pu même mourir... Mais le destin t'a épargné ! — Elle me reproche justement cela ! Et comme je suis valide et qu'elle est clouée sur un fauteuil roulant, elle croit que je la trompe ! Souad rougit. — Elle est tout le temps à me surveiller, à me faire espionner... Il y a aussi sa diablesse de sœur, une divorcée, qui la monte contre moi ! Elle lui fait faire des talismans qu'elle me colle... — Des talismans ? Je croyais qu'elle était instruite ! — Elle ne l'est plus : elle est devenu une sauvage qui ne pense plus qu'à se venger de moi, à me faire du mal ! (Il soupire). Et demain, je vais devoir l'affronter de nouveau... Ces quelques jours loin d'elle m'ont permis de respirer, de reprendre goût à la vie... Et voilà que ça va recommencer ! Querelles sur querelles, invectives, accusations, mensonges aussi... J'avoue que je ne supporte plus cette vie. Sans les enfants, je l'aurais quittée depuis longtemps ! Souad, très émue, lui prend la main. — Mon pauvre ami... (à suivre...)