Beaucoup de voix s'élèvent pour demander la réévaluation du dinar. Rejoignant le PT et la Centrale syndicale dans cette vision, Redouane Osmane, président du comité des lycées d'Alger affirme : «Il y a eu diminution de 80 fois de la valeur du dinar, un glissement qui fait que les augmentations des salaires sont virtuelles.» Evoquant le secteur de l'enseignement secondaire, le président du CLA souligne : «L'enseignant du secondaire touche 24 000 DA en 30 ans de parcours alors qu'il lui est demandé des efforts continus pour la transmission du savoir !» Beaucoup de secteurs et non des moindres souffrent de la chute du dinar et n'arrivent pas à «produire en valeur réelle ni à payer en termes réels les salaires», selon un membre influent du patronat privé. La politique libérale que veut mener l'Etat en matière de salaires n'est pas en adéquation avec les évolutions de l'économie de marché. C'est ce qui fait dire à un syndicaliste de l'Ugta : «L'Algérie est le seul pays où il n'y a pas d'instance pour donner des informations sur les salaires et les coûts des revenus.» C'est toute la problématique qui reste posée puisque la réévaluation du dinar est du ressort exclusif de la Banque d'Algérie. Certains économistes estiment en ce qui les concerne qu'un confortement de la monnaie nationale en ce moment ne pourrait que porter préjudice à l'économie nationale. Partageant ce point de vue, Medelci semble avoir mis fin, il y a deux jours, à ce débat en affirmant qu'il n' y aura pour l'heure aucune réévaluation du dinar.