Ils envisagent de tenir un conclave le 7 septembre prochain. Les vacances terminées, c'est la rentrée sociale qui s'annonce dans quelques jours. Après avoir passé un été relativement calme, sans grands faits saillants sur la scène politico-médiatique, les Algériens retournent à leur quotidien qui ne semble pas aller dans le sens du changement ou de l'amélioration. Les conflits sociaux, qui ont laissé place aux bains de soleil et autres plaisirs de la mer le temps des vacances, pourraient être de retour au mois de septembre si les promesses données par les pouvoirs publics aux travailleurs des différents secteurs ne venaient pas à être honorés. Tout dépendra des conclusions des conclaves qui pointent à l'horizon à l'occasion de la tenue de la tripartite -Ugta-gouvernement-Patronat- qui examinera les doléances et les revendications des travailleurs tous secteurs confondus, portées par différents syndicats autonomes. Premier paradoxe constaté dans le calendrier annoncé, a trait à l'absence d'une représentation des acteurs syndicaux qui ont investi le terrain des mois durant, à la table des négociations. En fait, le gouvernement ne reconnaît comme interlocuteur valable que la Centrale syndicale. L'Ugta s'est déjà distinguée à l'apogée des luttes sur le front social, luttes menées faut-il encore une fois le rappeler par les syndicats autonomes, par leur replacement au devant de la scène pour se présenter comme le légitime représentant de toute cette masse de mécontents revendicateurs d'un meilleur statut social. L'avenir du monde du travail se fera sans la contribution des syndicats autonomes pourtant reconnus par la législation du travail et les textes fondamentaux du pays. Cet amalgame est la source de la mauvaise visibilité constatée sur la scène politique en relation avec le monde du travail. La protesta risque de reprendre de plus belle d'autant plus que les syndicats autonomes ont déjà programmé un conclave le 7 septembre prochain à Alger pour faire le bilan, l'évaluation de l'état des lieux et tracer une ligne de conduite pour la nouvelle saison. Le président du CLA, Osmane a déjà lancé des invitations aux différents acteurs de la cause syndicale pour cette réunion capitale. D'après le chef de file de la coordination des lycées d'Alger, les dernières augmentations des salaires décidées par le gouvernement sont insuffisantes et aux antipodes des aspirations de la famille de l'éducation. La fourchette proposée qui varie de trois mille à quatre mille dinars n'est pas la solution adéquate au problème posé par les enseignants. Pour Redouane Osmane, il ne s'agit que d'un exercice de rattrapage en matière salariale alors que la base demande une mise à niveau des salaires avec les exigences d'une vie décente au quotidien. D'ailleurs prévoit-il, les enseignants se rendent vite à l'évidence que cette augmentation ne sera d'aucun secours face aux différentes charges dont le niveau ne cesse de grimper. Autre facteur qui milite pour la reprise de la mobilisation au sein du corps enseignant est la non extinction des poursuites judiciaires à l'encontre des cadres syndicaux aussi bien du CLA, du Cnapest que du Cnes. Pire encore, la tension est déjà montée d'un cran cette semaine puisque le farouche président du CLA, Osmane Redouane, a reçu une correspondance de la justice l'informant qu'il est appelé à comparaître en pénal. Ce qui signifie d'après l'intéressé qu'«une volonté bien affichée de le démolir en lui préparant une cellule en prison» Les dix autres syndicalistes dont les coordinateurs régionaux du Cnes (enseignement supérieur) ont toujours l'épée de Damoclès qui plane au dessus de leur tête puisque mis sous contrôle judiciaire. Cette question relève dorénavant de la justice même si le ministre de l'Enseignement supérieur est prêt à apporter sa contribution au règlement de la question. La trêve annoncée à la fin de l'exercice écoulé par ce syndicat, qui a enregistré une première augmentation des salaires en attendant la promulgation du statut particulier de la corporation, a déjà annoncé la reprise du «bras de fer» si aucune réponse n'est apportée à leur revendication. Dans le même sillage, le blocage enregistré au niveau de la direction générale de la Fonction publique, qui a sanctionné une dizaine d'enseignants pour cumul de fonctions malgré les bons offices de la tutelle et du recteur de l'université d'Alger qui ont demandé leur réintégration, risque de faire perdurer le climat de tension dans le milieu universitaire. Les enseignants sanctionnés ont été réduits à la mendicité comme a tenu à nous le confirmer un des enseignants concernés par cette sanction. Ce qui a fait dire à un haut responsable au niveau du Mers que «la direction générale de la Fonction publique agit comme un organisme de répression» qui touche en premier lieu les couches les plus vulnérables de la société. Les mis en cause sont d'après nos sources «décidés à frapper à toutes les portes pour retrouver leur gagne-pain car ils ne sont pas des terroristes même si ces derniers ont connu un meilleur sort en ces temps de réconciliation nationale». Pour ce faire , ils entendent s'adresser au président de la République pour intervenir en leur faveur. Enfin, le syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique (Snvfap) sont toujours sur le qui-vive après avoir interrompu leur mouvement de grève décrété pour les 27-28-29 mai 2006.