InfoSoir : Quelle est votre appréciation sur la politique salariale ? ll D. Lalaoui : D'abord, la question des salaires doit être abordée sous l'angle politique, économique et social. Pour l'aspect économique, je dirais qu'on ne peut parler de distribution de revenus que s'il y a excédent d'exploitation au sein des entreprises. Or, nos entreprises sont, dans la plupart des cas, en difficulté pour plusieurs raisons. Il faut d'abord parler de la performance de l'entreprise pour ensuite évoquer les salaires. La récente augmentation des salaires est-elle rassurante pour vous ? ll Je considère, pour ma part, que lors de la signature des conventions de branches, l'aspect des salaires n'est qu'un élément parmi tant d'autres. Si nous revenons en arrière, le travailleur avait des avantages (cantine, transport, primes…) qui n'étaient pas matérialisés dans sa fiche de paie. Aujourd'hui, la situation est différente puisque le travailleur ne cherche qu'un salaire. Même le Snmg à 12 000 DA n'apporte pas grand-chose. Donc les salaires n'évoluent pas ? ll La rémunération doit tenir compte de l'aspect économique et social. Il y a un terrain sinistré. D'un côté, un salarié touche 15 000 DA et de l'autre, dans une autre entreprise, le rapport de la grille est multiplié par 5 ou 10 soit 50 000 DA. Je ne dis pas qu'il faille uniformiser les salaires, mais éviter le nomadisme. Il faut donc moraliser et réguler les salaires. Je suis pour la protection des salariés. (*) Expert-consultant