Les affrontements fratricides qui ont secoué des villes palestiniennes, prendront-ils fin avec l'accord intervenu, hier soir, entre Hamas et Fatah ? Les mouvements rivaux palestiniens, Fatah et Hamas, ont signé, dimanche soir, un accord de cessez-le-feu très précaire pour mettre fin aux affrontements, qui ont fait trois morts et des dizaines de blessés dans la bande de Gaza. «Il y a eu un accord entre tous les groupes armés palestiniens pour un cessez-le-feu et pour mettre un terme aux violences», a affirmé le chef d'un haut comité chapeautant tous les groupes armés palestiniens. Les porte-parole du Hamas et du Fatah ont confirmé cet accord, mais ont boycotté son annonce officielle lors d'une conférence de presse à Gaza. Preuve de sa fragilité, les violences se sont poursuivies après sa signature, faisant un mort et trois blessés. Le texte signé prévoit notamment un «cessez-le-feu immédiat», «un retrait des hommes armés des rues et un retour des services de sécurité dans leurs bases», «un arrêt des manifestations et des protestations» de rue ainsi que «la libération des personnes prises en otages par les deux parties». Cet accord est intervenu après une journée marquée par une explosion des violences partisanes. Le Fatah protestait contre l'enlèvement et l'assassinat d'un colonel des services de sécurité, membre du mouvement Fatah, ainsi qu'un tir d'obus de mortier contre le siège de la présidence à Gaza. Le Sud-Ouest de la ville de Gaza, où se trouvent plusieurs ministères et les bureaux présidentiels, est devenu, pendant plusieurs heures, un véritable champ de bataille où les deux camps se sont affrontés, notamment à coups de roquettes anti-chars. Une Palestinienne de 19 ans a été tuée par une balle perdue et six autres personnes blessées, dont une fillette et le correspondant du quotidien français Libération. Quatre personnes ont été blessées par des tirs de deux obus de mortier contre l'enceinte abritant les bureaux du président Abbas. Des inconnus ont également ouvert le feu contre le convoi du ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Zahar, qui n'a pas été touché. Un de ses gardes a été blessé. Ces violents combats interviennent au lendemain de l'annonce par le président Mahmoud Abbas de la tenue d'élections anticipées pour tenter de sortir de l'impasse politique. Il a déjà rencontré des responsables de la Commission centrale électorale «dans le cadre de discussions préliminaires» portant sur le scrutin. Mais, selon lui, «aucune date ne devrait être fixée dans l'immédiat». La communauté internationale, qui boycotte le gouvernement Hamas depuis son entrée en fonction en mars après la victoire électorale du mouvement aux législatives de janvier, a apporté son plein soutien à M. Abbas. l Un calme tendu régnait, ce lundi matin, à Gaza. En effet quelques escarmouches étaient signalées en dépit de l'accord de cessation des hostilités entre le Fatah et le Hamas conclu dimanche soir après une journée de violences partisanes, selon des correspondants sur place. Les hommes armés des deux camps ont sensiblement réduit leur présence dans les rues de Gaza , «Il y a eu un accord pour cesser le feu et stopper tous les combats. Cet accord stipule aussi que les hommes armés ne doivent pas circuler dans les rues», a confirmé un porte-parole du mouvement Hamas, Ismaïl Radouane. La garde présidentielle du président Mahmoud Abbas maintenant toutefois des barrages sur les axes menant aux bureaux de la présidence. Des échanges de tirs, qui n'ont pas fait de victime, ont opposé dans la matinée activistes du Fatah et du Hamas dans le quartier Al-Rimal, malgré quelques accrochages, l'accord de cessez-le-feu conclu la veille semble tenir globalement.