Patrimoine n La 3e édition du festival international sur Tin Hinan se tiendra cette année dans la commune d'Abalissa à quelque 90 km de la ville de Tamanrasset les 23 et 24 février prochain. C'est hier au centre de presse d'El Moudjahid que l'annonce officielle de cette manifestation culturelle a été faite par le président de l'association Les amis de l'Ahaggar qui organise cet événement sous le haut patronage du Président de la République. L'intervenant est revenu, lors de son point de presse, sur les conditions qui ont prévalu à la naissance de cette association. Créée depuis près d'une quinzaine d'années déjà, cette dernière œuvre a la promotion du patrimoine culturel spécifique à cette région très touristique. Elle a à son actif des participations avec des pays de la Méditerranée en Italie notamment et des activités locales comme les semaines culturelles dans bon nombre de villes algériennes, les 1re et 2e éditions du festival (mars 2003/février2006), des salons du tourisme saharien et de l'artisanat ainsi que des rencontres avec les jeunesses africaines en 2006. La nouveauté de ce 3e festival, dira le conférencier, réside dans le fait qu'il est d'envergure internationale. «Ce sera une manifestation historique entre le Nord et le Sud», a-t-il précisé. Un transport aérien et routier assurera à cet effet le voyage de la délégation d'Alger à Tamanrasset. Il est prévu par ailleurs la participation de 12 pays arabes et africains. «Nous avons utilisé toutes nos capacités humaines et matérielles pour la bonne tenue de ce festival», dira notre intervenant. Les promoteurs de cette vaste manifestation ambitionnent d'ailleurs de recevoir plus de 3 000 visiteurs dans le village africain récemment construit par l'Association avec le concours de l'Union européenne. L'autre particularité du festival est qu'il se déroulera sur le site même, près du tombeau de l'antique reine des Touareg, un site découvert au passage après des fouilles effectuées en 1925. Une des raisons pour lesquelles le conférencier expliquera que «ce festival sera une conférence scientifique internationale sur la personnalité de Tin Hinan qui a vécu à Abalissa où elle est morte. Cette reine est une partie intégrante de la mémoire de la région.» Et d'ajouter : «Nous ne nous intéressons pas à l'aspect esthétique du personnage, mais tenons à rendre hommage à la reine qu'elle fut et à ce qu'elle a apporté à notre culture». Il expliquera ensuite comment le choix des dates de ce festival a été guidé par le souci d'accueillir les touristes dans un climat tempéré. La quantité et la qualité des participants sont l'un des buts recherchés. Celui de faire connaître la reine berbère en valorisant sa stature historique — car ne l'oublions pas, l'Afrique fut autrefois le berceau de l'humanité — reste dans ce festival l'objectif principal. La légendaire figure de l'Ahaggar demeure toujours pour ses descendants «l'incarnation de la force, de la générosité, de la beauté», (lit-on dans le prospectus). N'a-t-elle pas inspiré par ricochet l'écriture du chef-d'œuvre quelque peu controversé de l'académicien Pierre Benoît avec l'Atlantide ? Pour nos ancêtres du désert, Tin Hinan sera en tout cas ressuscitée l'espace d'une journée d'étude en marge du festival. En son honneur une Miss Tin Hinan sera élue. Les participants seront par la suite conviés à l'exposition où les traditions artistiques et culinaires des femmes de l'Ahaggar seront mises en exergue. Des festivités traditionnelles comme les courses de chameaux et chants typiques de cette région auront également lieu.