Résumé de la 47e partie n Au restaurant, après avoir hésité, Mohamed raconte à Souad la vie infernale que lui fait mener sa femme. Il caresse doucement sa main. Souad ne la retire pas. — Mon pauvre ami, répète-t-elle, je te plains ! — Oui, dit-il, je suis à plaindre ! — Tu as assez payé pour cet accident, pour qu'elle continue à t'importuner... — Je le sais... — N'y a-t-il pas moyen de lui faire retrouver l'usage de ses jambes ? — Les médecins disent qu'elle guérira, mais qu'il faut du temps pour cela... Ce n'est pas seulement une affaire physique, c'est également psychologique... Mais apparemment, elle ne fait pas beaucoup d'efforts ! elle a même renvoyé la kinésithérapeute que je faisais venir pour lui faire de l'exercice. — De la jalousie encore ? — Oui, encore et toujours : elle la trouvait trop jeune et trop jolie ! — C'est révoltant ! Moi, à ta place, je l'aurais quittée ! — Je te l'ai dit, il y a les enfants en jeu, et je crois que si elle fait ce qu'elle fait, c'est parce qu'elle sait qu'elle me tient par les enfants ! Le garçon arrive pour le dessert. Souad retire doucement sa main. — Et toi, demande Mohamed, je crois que tu as également des problèmes... On t'a fiancée contre ton gré ? Elle soupire. — Oui ! — Tu es également persécutée ? — Disons que mon fiancé est, comme beaucoup d'Algériens, un macho ! Il sourit : — Moi, je ne suis pas macho... Avec ma furie de femme, c'est plutôt l'inverse ! Mais il n'existe pas de terme pour désigner un homme persécuté par sa femme ! Elle sourit mais tristement. — Mon fiancé est mon cousin et comme je te l'ai dit, il y a cette promesse d'échange absurde ! — Oui, dit Mohamed ; Ton frère aîné a épousé la fille de ton oncle, et tes parents t'ont promise au fils de ton oncle, c'est-à-dire le beau-frère de ta sœur... Si tu ne remplis pas l'accord, ton oncle enlève sa fille à ton frère. Et c'est feu ton grand-père, aujourd'hui décédé, qui voulait que les choses se passent de la sorte... — Oui, dit Souad, la larme à l'œil — On a passé cet accord, sans te consulter, et aujourd'hui, pour conserver la cohésion familiale, tu es prête à te sacrifier ! — Oui, dit-elle encore ! — Mais c'est absurde, absurde.... — Personne ne peut changer l'ordre des choses ! (à suivre...)