Désavantage n Le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a reconnu que l'intérêt des entreprises françaises ne répond pas aux potentialités du marché algérien. L'Algérie et la France envisagent de créer «des comités d'opérateurs» dans certains secteurs industriels pour passer d'une situation de «potentiel de coopération à une coopération effective», a annoncé, mardi, à Paris, le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar. A cet égard, il a affirmé que «nous allons faire en sorte que nous puissions créer des comités d'opérateurs pour travailler ensemble, trouver ensemble les solutions» afin que «nous passions à des projets concrets», ciblant particulièrement les secteurs de l'automobile, de l'agroalimentaire et de la pharmacie qui «s'inscrivent dans les choix de la stratégie industrielle» du pays. «Aucun autre secteur n'est exclu», a-t-il ajouté, indiquant que le séminaire a aussi traité de «la finance et du ciment». Les opérateurs des deux pays espèrent passer à ces choses sérieuses dans deux ans. Lors d'une conférence de presse coanimée avec le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, le chef de la diplomatie française a rappelé que sa visite à Alger, les 9 et 10 avril dernier, au cours de laquelle il avait pu se rendre compte de l'intérêt manifesté par les entreprises françaises pour les potentialités du marché algérien, mais également combien cet intérêt restait bien en deçà de ces potentialités. Il a poursuivi que «le séminaire que nous venons de tenir s'inscrit dans la continuité des efforts faits par nos deux gouvernements sur cette question essentielle du partenariat franco-algérien». Pour Douste-Blazy, du fait que l'Algérie poursuit une croissance économique et sociale exceptionnelle et qu'elle partage les mêmes valeurs démocratiques avec la France, ce serait une grave faute que de ne pas investir et participer au développement algérien qualifié, par lui, de succes-story. Cependant, ce «tableau rose» n'a pas été dressé par les opérateurs des deux pays qui ne se sont pas encombrés de formules diplomatiques pour pointer les obstacles. Le plus évident est celui du marché informel qui tient une place importante dans le tissu économique et qui freine l'investissement en Algérie. L'autre obstacle relevé est celui du manque d'encadrement qualifié. Les entreprises françaises semblent trouver beaucoup de mal à recruter des cadres de qualité dans un pays où l'outil de travail est totalement dépassé et où le niveau de formation est en deçà des standards internationaux.