Le séminaire “s'inscrit dans la continuité des efforts faits par les gouvernements des deux pays” afin de développer la coopération bilatérale, explique le chef de la diplomatie française pour qui l'économie algérienne affiche une santé insolente. M. Douste-Blazy évoque même une success-story en commentant les performances de l'économie nationale. aUne première. Le ministère français des Affaires étrangères a abrité hier un séminaire consacré à l'investissement en Algérie. Les ministres Philippe Douste-Blazy, d'une part, et Abdelhamid Temmar, de l'autre, ont présidé les travaux de cette réunion exceptionnellement tenue dans les salons du Quai d'Orsay pour exprimer la détermination des deux pays à “donner du contenu” à la relation bilatérale. Le séminaire “s'inscrit dans la continuité des efforts faits par les gouvernements des deux pays” afin de développer la coopération bilatérale, explique le chef de la diplomatie française pour qui l'économie algérienne affiche une santé insolente. M. Douste-Blazy évoque même une success-story en commentant les performances de l'économie nationale. Et pour lui, ce serait une “grave faute” de ne pas y participer. M. Temmar lui a répondu que l'Algérie est “déterminée à aller de l'avant du mieux possible et qu'il n'y a aucune raison que nous n'arrivions pas à des relations plus approfondies”. L'ambassadeur Missoum Sbih reparle lui du “partenariat d'exception” qui peut être “couronné par un texte”. Une manière de redire que le traité d'amitié n'est plus à l'agenda tout en restant une hypothèse. Autour des deux ministres, des hommes d'affaires français et algériens ont parlé de l'investissement en Algérie et de son environnement. Signe de l'ouverture de l'économie nationale, la délégation algérienne comportait un opérateur privé en la personne de Taëb-Ezzraïmi, le P-DG de SIM. Pour aller vite et donner enfin un contenu à la réunion consacrée au même thème, les participants ont décidé de créer des “comités d'opérateurs” chargés de passer à des “choses concrètes” dans les deux à trois années à venir. Les actions vont porter d'abord sur les secteurs de l'automobile, un marché de 160 000 véhicules/an, de la pharmacie et de l'industrie agroalimentaire. En plénière, les opérateurs ne se sont pas encombrés de ces formules diplomatiques pour pointer les obstacles. Celui qui est apparu comme le plus évident et qu'on évoque pourtant si peu est celui du marché informel qui tient une place importante dans le tissu économique. C'est un frein à l'investissement productif que le gouvernement est appelé à lever s'il veut rendre le marché attractif. Visiblement, les opérateurs français rechignent à produire dans un pays où la prédominance du marché informel risque de bouleverser les règles de la concurrence. Autre obstacle évoqué, le manque d'encadrement qualifié. Les entreprises françaises semblent trouver du mal à recruter des cadres de qualité dans un pays où l'outil de travail est complètement dépassé et où le niveau de formation est en deçà des standards internationaux. Le recours au personnel expatrié de France est trop onéreux et ne peut être envisagé que comme palliatif d'urgence. Un partenariat est envisagé dans ce cadre avec les grandes écoles françaises. C'est d'ailleurs dans le souci de parer à ces insuffisances qu'a été lancée l'école des affaires algéro-française et que sera lancée à Alger la construction d'un institut de technologie algéro-français. Cela en attendant la réalisation dans des délais encore non définis de l'université mixte. Y. K.