Plus de 150 000 enfants ivoiriens de moins de cinq ans sont décédés à cause d'un déséquilibre alimentaire entre 2001 et 2005, en raison notamment d'une carence en vitamine A et d'un allaitement maternel inadéquat, a indiqué, hier, le Programme national de nutrition (PNN). La carence en vitamine A a provoqué plus de 50 000 décès d'enfants dont 18% âgés de cinq ans, sur la période concernée, selon une enquête du PNN, émanation du ministère ivoirien de la Santé, sur l'alimentation dans le pays. L'étude a également révélé plus de 136 000 décès d'enfants de moins d'un an dus à «l'allaitement maternel inadéquat» au cours de cette période. Cette malnutrition se caractérise en général chez l'enfant par «un trouble» ou «un retard de croissance», a-t-elle expliqué, soulignant que ce déséquilibre est causé par la «sous-nutrition, la surnutrition (obésité alimentaire) et des carences en micronutriments» comme le fer, l'iode ou la vitamine A. La même responsable propose la construction d'un centre pour la prise en charge des malnutris «comme celui installé au Bénin, financé par la Suisse. Selon le cinquième rapport de la nutrition mondiale des Nations unies, le taux de malnutrition des enfants de zéro à cinq ans est de 22,9% au Bénin, 32% au Burkina Faso, 40,1% au Niger, 24,9% au Ghana et 20,8% en Côte d'Ivoire. Pour les spécialistes de l'Organisation des Nations unies, la moitié des cas de mortalité infantile en Afrique de l'Ouest et du Centre est imputable à des problèmes de malnutrition chez les enfants.