Le milieu de la mode italien s'est engagé à combattre l'anorexie par la promotion des «beautés solaires», dans un manifeste publié avant-hier, vendredi, qui reprend aussi la volonté déjà affichée par l'Espagne et le Brésil de bannir les mannequins ultra-maigres qui font rêver les adolescentes. A travers les défilés et les photos de mode, les professionnels vont «valoriser un modèle de beauté sain, solaire, généreux, méditerranéen, que l'Italie a contribué historiquement à diffuser au niveau international». Dans le pays de Monica Belluci, ces mêmes professionnels s'affirment, en effet, persuadés que ce modèle «peut être encore aujourd'hui une proposition esthétique positive pour les femmes de notre pays et du monde entier». «La tentative d'élaborer un modèle esthétique plus florissant est non seulement important d'un point de vue culturel et moral, mais est aussi productif d'un point de vue commercial», assurent-ils en outre. Selon le document signé par le ministère italien de la Jeunesse et des Sports, la Chambre nationale de la mode et l'association professionnelle Alta Roma, les défilés de mode de Milan et Rome devraient même avoir plus fréquemment recours aux mannequins aux mensurations généreuses. L'objectif explicite est d'éviter que la mode contribue à favoriser l'anorexie, ce trouble alimentaire qui a provoqué, en novembre, la mort d'un jeune mannequin brésilien. La convention prévoit aussi que les modèles engagés pour les défilés et les photographies de mode devront présenter un certificat médical établissant, au vu de leur indice de masse corporelle, qu'ils ne souffrent pas de troubles alimentaires. Ils devront, en outre, être âgés de plus de 16 ans. De telles mesures ont déjà été prises en Espagne, où des mannequins jugés trop maigres ont été exclus cet automne de la Pasarela Cibeles, le grand défilé madrilène.