Evaluation n Le nombre de têtes ovines avoisine cette année les 19,5 millions, pour une demande évaluée à 3, 5 millions. L'excédent de l'offre a concouru, selon Rachid Bougdour, directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, à maîtriser les prix affichés au niveau des marchés ovins. «Nous avons atteint un équilibre entre l'offre et la demande. Le prix a été plus bas il y a quelques mois en raison de la sécheresse, à tel point que l'aliment du bétail a dépassé les 2 000 DA sur le marché parallèle», a t-il indiqué, ce dimanche matin, sur les ondes de la Chaîne III. M. Bougdour a estimé, par ailleurs, que «notre cheptel est en parfaite santé», en réaction à la polémique sur les épidémies qui auraient apparu dans certaines localités du pays. Ajoutant que «l'épisode de blue tongue, une pathologie strictement animale qui a touché récemment 5 000 cas n'a aucun impact sur le consommateur, ni sur la qualité et encore moins sur la disponibilité des ovins». On estime le nombre de têtes sacrifiées, annuellement, en Algérie à plus de trois millions, un chiffre qui n'a, selon l'intervenant, aucune conséquence sur le potentiel reproducteur puisque «c'est le mâle qui est sacrifié et non la femelle». Compte tenu de la sécheresse qui a prévalu sur la steppe et la cherté de l'aliment, M. Bougdour considère qu'il s'agit même d'un bon délestage pour le cheptel national. Ce dernier est en nette hausse par rapport aux années précédentes, estime-t-il. «Nous avons une progression régulière, car les éleveurs ont de plus en plus intégré les bonnes techniques de reproduction à l'image de l'insémination artificielle et la synchronisation de chaleur. C'est une phase de reproduction moderne qui a généré une croissance régulière», a t-il dit. Fatalement, cette production, qui est en étroite relation avec la disponibilité de l'aliment, risque de connaître, de temps à autre, des hauts et des bas, même si au niveau de la steppe il y a de plus en plus de travail pour la régénération des parcours qui profitent à tous les éleveurs a, par ailleurs, fait remarquer le directeur des services vétérinaires. Evoquant le problème de contrôle des moutons vendus, M. Bougdour a affirmé qu' «il existe des brigades mobiles qui sont déléguées par les services d'hygiène communaux pour le contrôle, uniquement, sur les aires réglementées». La grève annoncée par les vétérinaires activant au sein de ces brigades pour le jour de l'Aïd, du fait qu'ils n'ont jamais été payés pour les permanences assurées auparavant, sera probablement gelée, selon le représentant du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. «Pour l'instant c'est un préavis de grève, une réunion de conciliation est prévue au cours de cette semaine pour dépasser ce cap», a- t-il précisé et de poursuivre : «Nous avons 1 400 fonctionnaires qui sont aujourd'hui mobilisés à cette occasion. On a demandé à toutes les communes de laisser les abattoirs ouverts pour permettre aux citoyens de consulter les vétérinaires sur place.»