Pour réguler les prix de la viande, 10.000 tonnes de viandes ovines seront importées par l'Algérie durant le mois sacré du Ramadhan, prévu cette année au début août, a annoncé hier matin le directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Bougdour. Un appel d'offres national et international a été lancé par la SGP Proda pour l'importation de viande ovine congelée- en vue de constituer un stock- et contribuer ainsi à la stabilité des prix et à la régulation du marché. La soumission à cet avis d'appel d'offres est ouverte aux sociétés publiques et privées. Des autorisations d'importation de viande seront ainsi attribuées à des opérateurs privés, qui remplissent toutes les conditions d'éligibilité, pour cette opération spéciale Ramadhan. La SGP Proda veut faire des stocks de 4.000 à 5.000 tonnes de viande rouge et blanche pour les mettre sur le marché durant le mois sacré. L'intervenant refuse de parler d'importations massives de viandes rouge tout en précisant que les soumissionnaires seront soumis à un cahier des charges strict, notamment en matière d'hygiène et de qualité. Quelque 340.000 tonnes de viandes rouges et 300.000 tonnes de viande blanche sont consommées annuellement en Algérie, rappelle-t-on. Rachid Bougdour table sur un prix de référence de 550 dinars le kilo de viande ovine durant le mois sacré, ceci grâce aux importations. Questionné sur une probable importation de viande fraîche du Soudan, il a rétorqué : «nous sommes en train d'étudier les conditions sanitaires et d'hygiène dans ce pays. Nous n'allons donner des autorisations que si les conditions sanitaires sont conformes». Il a démenti ainsi les informations qui ont circulé dans la presse ces dernières semaines, précisant qu'à ce jour, aucun opérateur soudanais n'a formulé de demande pour exporter des viandes rouges vers notre pays. Les importations de viande rouge en baisse Sur sa lancée, il a révélé que les importations algériennes de viande rouge ont sensiblement reculé les trois premiers mois de l'année en cours. Pour le seul mois de février 2010, les importations ont baissé de moitié par rapport au mois de janvier dernier (atteignant les 6 millions de dollars). L'autre annonce faite par ce responsable concerne le lancement des études de réalisation de trois grands centres d'abattage pour mieux organiser la filière. «Les assiettes ont été dégagées par les walis à Boughtob, (El Bayadh), à Hassi Bahbah (Djelfa) et à Aïn M'lila (Oum El Bouaghi). Aujourd'hui, nous sommes dans la phase des études», a-t-il affirmé. Interrogé sur le coût de réalisation de ces trois complexes, il a répondu que «l'Etat s'est engagé à régler les factures des trois complexes». Les trois futurs centres d'abattage seront gérés par la nouvelle entreprise de gestion des activités de la filière des viandes rouges dont la création a été décidée par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) qui s'est tenu mi-mars dernier. La Société de Gestion des Participations (SGP) des Productions animales (Proda) et celle du développement agricole (SGDA) ont été chargées de créer cette nouvelle entité dont la mission principale est de développer les capacités publiques en matière de production, de stockage et de régulation du marché de viande rouge. Proda se chargera de la construction et la gestion de trois abattoirs modernes. Elle va également développer, au niveau de ces abattoirs, des techniques modernes et des normes avancées d'hygiène, de sorte à pouvoir commercialiser la viande rouge conditionnée au niveau des centres urbains et mettre en place des capacités de stockage en froid en vue de concourir efficacement à la régulation du marché des viandes rouges. Le même responsable a souligné que ces trois complexes modernes devront permettre à l'Algérie de se lancer dans l'exportation des viandes ovines vers l'Union européenne. «Nous avons des capacités d'exporter vers l'étranger, en particulier vers l'Union Européenne. Nous pourrons facilement dégager un excédent de 5.000 à 10.000 tonnes/an», a-t-il noté. Le cheptel national est estimé à quelque 20 millions de têtes. Il est à signaler que les prix de la viande rouge demeurent inaccessibles pour les couches moyennes -avec des prix avoisinant les 850 dinars- dans les grandes villes du pays.