Facture n En Algérie, le cheptel est estimé actuellement à 19 millions de têtes, avec une augmentation de 2 à 2,5 millions de têtes par rapport aux précédentes années. Fait paradoxal : malgré cette disponibilité, il n'y a pas eu d'incidence sur les prix. Quelle explication donner à cela ? Intervenant ce matin sur les ondes de la radio nationale, Rachid Bougdour, directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, a rappelé que durant les mois de juin et juillet derniers les prix étaient au plus bas, 350 DA le kg de viande dans les wilayas steppiques, et les éleveurs en ont pâti. Nombre d'entre eux, sous l'effet de la crise en ces temps de sécheresse, se sont délestés de leurs cheptels qu'ils ont vendus à des prix très bas. Dans un geste salutaire, et pour ne pas compromettre davantage la situation, l'Etat a volé au secours des éleveurs en leur assurant la disponibilité de l'orge. Quelque 300 000 t d'orge ont ainsi été importées. Plus tard, grâce aux précipitations qui ont débuté au mois d'août et qui sont, à ce jour, toujours aussi persistantes, les éleveurs se sont abstenus de se débarrasser de leurs cheptels et les prix sont repartis fatalement à la hausse. Si cette situation constitue une «juste récompense» pour ces éleveurs, le citoyen, lui, continue de payer cher la facture. Pour remédier à cette situation, l'intervenant appelle à la mise en place d'un système de régulation pour stabiliser les prix, en l'occurrence un système identique à celui pratiqué pour la pomme de terre, soit un Syrpalac bis pour les viandes. Sur ce registre, le représentant du ministère de l'Agriculture a déclaré que son département travaille actuellement sur cette question et a souligné que le ministère interviendra sur les viandes lorsque celles-ci connaîtront une hausse. S'agissant des lieux de vente des moutons, et dans la quasi-totalité des cas, les règles d'hygiène ne sont pas respectées. L'invité de la radio a indiqué que, comme chaque année, les walis et les P/APC ont été saisis en temps opportun pour mettre en place le dispositif classique qui consiste à aménager des lieux adéquats de rassemblement et des lieux de vente. «Et si l'on met en place, chaque année, ce dispositif, c'est pour pouvoir effectuer les contrôles vétérinaires dans des lieux réglementés et ainsi rassurer le citoyen par rapport à ce qu'il achète», a-t-il précisé, et d'ajouter que «compte tenu du nombre d'ovins, qui est extrêmement élevé chez nous, nous ne pouvons intervenir en tant que services vétérinaires que dans des lieux réglementés».