Résumé de la 32e partie n Neeve et Tse-Tse entrent à l'intérieur de l'appartement d'Ethel, Là elle trouve un homme fort… Douglas Brown, la tension monte. Je suis Neeve Kearny, dit-elle. Et voici Tse-Tse. C'est elle qui fait le ménage chez Mlle Lambston. Pourriez-vous me dire où se trouve Mlle Lambston ? Elle disait avoir besoin de ces vêtements pour vendredi, et je ne cesse de les apporter et de les remporter depuis.» — Ainsi, vous êtes Neeve Kearny.» Son sourire se fit insolent. «Chaussures numéro trois avec le costume beige. Porter le sac numéro trois et la boîte de bijoux A. Est-ce que vous faites ça pour toutes vos clientes ?» Les mâchoires de Neeve se durcirent. «Mlle Lambston est une très bonne cliente et c'est une femme extrêmement occupée. Et je suis une femme très occupée. Est-elle ici, et sinon, quand doit-elle revenir ?» Douglas Brown haussa les épaules. Un peu de son agressivité le quitta. «Je n'ai aucune idée de l'endroit où se trouve ma tante. Elle m'a demandé de la rejoindre ici, vendredi après-midi. Je devais faire une course pour elle. — Vendredi après-midi ? interrogea vivement Neeve. — Oui. Je suis venu et elle n'était pas là. Je possède une clé de l'appartement, je suis entré. Elle n'est jamais venue. J'ai fait mon lit sur le divan et je suis resté. Je viens de perdre ma sous-location et le Y.M.C.A., c'est pas mon truc.» Il y avait trop de désinvolture dans l'explication. Neeve parcourut la pièce du regard. Une couverture et un oreiller étaient rangés en pile sur un bout du divan où elle venait de déposer les vêtements d'Ethel. Des journaux s'entassaient par terre. Chaque fois qu'elle était venue ici auparavant, il y avait tellement de dossiers et de magazines sur les coussins qu'on ne voyait plus le tissu qui recouvrait le divan. Des coupures de presse jonchaient la table du coin-repas. Parce que l'appartement donnait de plain-pied sur la rue, les fenêtres étaient munies de barreaux, et même ces derniers servaient de classeurs de fortune. Neeve apercevait la cuisine, à l'autre bout de la pièce. Comme à l'accoutumée, la pagaille régnait sur les comptoirs. Les murs étaient couverts au petit bonheur de photos d'Ethel encadrées n'importe comment, des photos découpées dans les journaux et les magazines. Ethel recevant le prix du Magazine de l'Année attribué par la Société américaine des journalistes et des écrivains, récompense pour son article fracassant sur les foyers de l'aide sociale et les logements à l'abandon. Ethel à côté de Lyndon et de Lady Bird Johnson. Elle avait soutenu sa campagne en 1964. Ethel sur le podium du Waldorf, avec le maire auquel Contemporary Woman venait de rendre hommage. Une pensée frappa Neeve. «Je suis venue vendredi en début de soirée, dit-elle. A quelle heure dites-vous être arrivé ? — Vers quinze heures. Je ne décroche jamais le téléphone. Ethel ne supporte pas qu'on réponde en son absence. — C'est vrai», dit Tse-Tse. Pendant un moment elle oublia son accent suédois. Puis il revint. «Ja, ja, c'est vrai.» (à suivre...)