Sondage n Hillary Clinton semble être, largement, favorite dans les camps des démocrates à la course à la présidentielle 2008, selon un sondage effectué auprès de 600 votants probables. Pour la première fois depuis 12 ans, les démocrates seront, à partir de janvier, majoritaires à la Chambre des représentants, ainsi qu'au Sénat, ce qui les rendra en mesure de fixer l'ordre du jour politique. Les responsables démocrates savent, toutefois, que leur majorité est très fragile, notamment au Sénat (51 sièges contre 49). Ils n'auront guère de marge de manœuvre pour imposer des réformes ambitieuses, mais du moins pourront-ils roder un argumentaire dans la perspective de la campagne présidentielle pour 2008, déjà ouverte de facto. Quelques candidats de second rang se sont déjà déclarés, comme le démocrate Tom Vilsack, alors que font figure de favoris dans son camp les sénateurs Hillary Clinton et Barack Obama, qui ont dépensé sans compter, en argent ou en charisme, dans la dernière campagne. Côté républicain, c'est l'influent sénateur John McCain qui fait pour l'instant figure de favori, en dépit de sa position non conformiste sur l'Irak, il réclame invariablement depuis trois ans l'envoi de plus de troupes. Sur ces élections pèsera inexorablement l'impopularité de la guerre en Irak qui a déjà permis à l'opposition démocrate de s'emparer en 2006 du Congrès américain, condamnant le républicain George Bush à une cohabitation inconfortable pour les deux dernières années de sa présidence. Principal facteur de leur victoire électorale du 7 novembre, la gestion de la guerre en Irak échappera néanmoins largement aux démocrates, l'administration Bush gardant à peu près tous les pouvoirs en matière de politique étrangère et de défense. S'appuyant cependant sur son pouvoir de multiplier les auditions et d'adopter des résolutions non contraignantes, la nouvelle majorité, investie le 4 janvier, va disposer de puissants moyens de pression pour tenter de convaincre Bush de la nécessité d'amorcer un retrait des troupes et d'impliquer les pays voisins de l'Irak, y compris la Syrie et l'Iran, dans la recherche d'une solution Bush sera contraint de tenir compte des positions d'adversaires qu'il a combattus sans pitié pendant six ans et dont il avait caricaturé sans relâche les positions. «L'approche des démocrates au sujet de l'Irak est la suivante : ce sont les terroristes qui gagnent et c'est l'Amérique qui perd. L'objectif des démocrates, c'est de partir d'Irak; l'objectif des républicains, c'est de remporter la victoire en Irak», avait dit Bush à une semaine des élections. Les démocrates, eux, avaient fait campagne sur le thème presque unique du changement, tirant un profit maximum de l'impopularité de la guerre. Ils avaient également su exploiter l'usure du pouvoir des républicains, accusés sans relâche d'entretenir une culture de corruption.