Coïncidence n Les habitants de la wilaya s'apprêtent, comme leurs concitoyens des autres régions du pays, à accueillir pour la fin 2006 deux grands événements. La fête de l'Aïd el-Kébir coïncide cette année avec le 30 décembre et, bien évidemment, le réveillon de fin d'année. A Tizi Ouzou, on se presse déjà chez les bouchers et les marchés aux bestiaux pour passer sa commande de viande ou acheter un mouton pour le sacrifice de l'Aïd. Mais si le prix du mouton était sensiblement bas, il y a de cela quelques jours, il a connu une légère hausse depuis moins d'une semaine, sans toutefois atteindre les prix exorbitants de l'année passée. En effet, la fourchette oscille entre 15 000 et 30 000 DA la bête. Il faut dire que dans la wilaya de plus en plus de familles optent pour l'achat de viande et autres tripes, bouzelouf… plutôt que d'acheter un mouton et de le sacrifier. Un homme, la soixantaine, rencontré chez un boucher du marché couvert de la ville des Genêts, nous dit : «Mes enfants sont tous grands. Le plus jeune est au lycée en classe terminale. Donc nous nous contentons d'acheter ce qu'il faut pour passer l'Aïd, dans la joie.» Cet avis est partagé par une vieille dame qui, toutefois, regrette, en raison de la dégradation du pouvoir d'achat, de renoncer au sacrifice de l'Aïd. «Vous savez, ce n'est pas le fait d'avoir de la viande qui importe, mais c'est plutôt l'ambiance qui se créée le jour de l'Aïd qui me manque. Toute la famille est réunie et doit mettre la main à la pâte. Les hommes égorgent et nettoient le mouton, et les femmes s'occupent du repas…». Un jeune couple s'affairait devant les magasins d'habillement pour acheter une tenue pour leur enfant qui n'a pas encore bouclé sa deuxième année. Il faut dire qu'en sus de l'Aïd el-Kébir, les Kabyles, à l'image des habitants du monde entier, se préparent à accueillir le nouvel an. Mais dans une ville comme Tizi Ouzou, l'événement est plutôt fêté en famille autour d'un dîner amélioré. De plus en plus de ménages se permettent la fameuse dinde qui s'est, depuis quelques années, imposée avec la bûche sur la table du réveillon. Côté événement culturel, il n'y a pas grand-chose à signaler. Les plus fêtards s'offrent des soirées entre amis. La curiosité de ces jours de fête reste incontestablement le Père Noël. Depuis quatre ans, le Père Noël avec sa barbe blanche et son costume rouge, arrive à bord de son traîneau scintillant de mille feux, dans la ville de Tizi Ouzou. Il arrive la dernière semaine du mois de décembre et s'installe en plein cœur de la ville dans un agréable décor : le jet d'eau d'un côté et la belle bâtisse de l'ancienne mairie, de l'autre. C'est justement au niveau de la placette de l'ancien hôtel de ville qu'il se fixe. Le tintement des clochettes de son traîneau ne manque pas d'attirer l'attention des passants. Des parents, accompagnés de leurs enfants, vont prendre en photo leurs chérubins à côté du Père Noël. Ce dernier fait le bonheur des enfants qui voient ainsi le personnage de dessins animés devenir réalité et venir leur rendre visite et même leur offrir des bonbons. Un air de gaieté est ainsi créé dans la ville des Genêts malgré le froid et la pluie, car la placette du centre ville ne désemplit pas et le Père noël est tout le temps entouré d'une foule de badauds.