A cette fête religieuse de l'Aïd, s'ajoute celle du Nouvel an. Les habitants de la région de Basse Kabylie se préparent à fêter l'Aïd El Kebir dans les conditions qui ne diffèrent pas trop de celles qui ont entouré les fêtes précédentes. Le pouvoir d'achat ne finissant pas de chuter, la célébration de l'Aïd El Kebir se présente comme une énième saignée pour les familles. La particularité de la présente célébration réside dans sa coïncidence avec les festivités de fin d'année, entendre par là le réveillon. Il s'agit donc d'un double sacrifice. Fêter l'Aïd El Kebir et dire pratiquement en même temps adieu à l'année 2006, relève d'un véritable labyrinthe qui n'est pas facile à résoudre pour le commun des mortels. Doter sa progéniture en habits neufs, acheter le mouton à sacrifier pour la circonstance sont les principales préoccupations des pères et mères de famille. S'agissant de traditions, qu'il convient de respecter, qui par croyance qui par parfois concurrence aux voisins, la course est lancée, mais quelle difficile course! On prend conscience de cette difficulté une fois un tour fait au marché. D'abord, celui des bestiaux, le mouton flambe chaque jour plus. Les citoyens rencontrés sur les lieux le disent clairement. «Plus vous attendez plus vous payerez plus cher». Le cas de Hamid résume bien la situation. La semaine passée, il avait acheté un mouton moyen pour 15.000DA. Hier, il a payé 2000DA de plus pour s'acheter l'équivalent. Dans les marchés, qui poussent à l'occasion un peu partout dans les quartiers et sur les grandes routes, le roi mouton donne des soucis. Son prix oscille entre 13.000DA, pour les plus petits, qu'on ose à peine sacrifier, et 30.000DA pour les bêtes adultes avec des cornes. Pour un smicard, c'est loin d'être facile. Dans les magasins de vêtements, la même flambée est à noter. Pas toujours facile de dénicher une bonne affaire alors devant les devantures, il y a certes engouement mais «c'est juste histoire de connaître les prix», avoue ce commerçant qui ajoute: «Les gens viennent plusieurs fois avant de se décider». C'est l'hésitation qui ne peut s'expliquer que par la variété des prix mais aussi le niveau de vie du citoyen qui ne pense pratiquement qu'à la croûte quotidienne. A cette fête religieuse de l'Aïd, s'ajoute celle de la fin de l'année. La bûche traditionnelle manquera à la table de bien des familles. Les traditionnels fêtards du Nouvel an vont devoir débourser plus à présent pour compléter le tableau. Chose qui n'est pas de tout repos. Les chocolatiers et les pâtissiers affichent déjà la couleur avec des prix en nette évolution comparés à l'an dernier. La bûche dépassera les 300DA quant au chocolat avec ses variétés de plus en plus vastes, le prix ne se discute pas, notamment pour la qualité.