Avant d'accueillir la nouvelle année, 2007 a été saluée une dernière fois dans le calme à Tizi Ouzou. Sous le froid, la pluie et par endroits la neige, la Kabylie a réveillonné en enterrant, avec une certaine retenue, l'année 2007. Beaucoup ont fêté l'événement en famille, quelques chanceux ont choisi l'étranger. Les hôtels ont affiché complet, certes, mais le gros des «fêtards» était venu d'ailleurs. Les Kabyles ont préféré, soit des appartements discrets pour se réunir entre amis, soit alors des restaurants à Alger et autres lieux pour passer la nuit du 31 décembre en famille. Même dans les villages et les hameaux, les gens ont tenu à saluer la fin de 2007 et l'arrivée de 2008. Si à Tizi Ouzou, il faut aller vers Lalla Khadidja, Amraoua ou encore dans certains hôtels plus ou moins huppés, dans les villages, c'est surtout la compagnie qui est recherchée. Une bûche achetée à Tizi Ouzou, à Draâ Ben Khedda ou dans les autres villes de la région, un feu de bois, de joyeux lurons et la fête est partie! A Aïn El Hammam, la neige, qui était de la partie, a rendu ce rendez-vous plus beau, certes, mais aussi plus froid. Selon Saâdi d'Iferhounène: «On s'est retrouvés à plusieurs dans un lieu éloigné du village, et alors toute la nuit ce ne fut plus que mangeailles et histoires drôles. On a un peu oublié les ´´misères´´ de 2007.» Mokrane de Boghni raconte aussi la fête en affirmant qu'elle a été assez belle mais modeste. «On s'est réunis dans un hangar aux abords de la ville, il y avait un méchoui, à boire (...)» Les pères de familles ont préféré fêter la nouvelle année à la maison. Ainsi et comme le raconte Kamel: «Le père nous a remis de l'argent, on a acheté une bûche et un petit gigot d'agneau, et le tout arrosé de Hamoud Boualem. La nuit a été longue et chaleureuse.» Ammi Boussad, lui, a passé un réveillon assez particulier. «Un gars du village a eu la gentillesse de nous passer les clés de sa villa en ville. Lui et sa femme étant partis ailleurs réveillonner. Ce qui m'a fait accepter l'invitation, c'est le fait qu'il m'avait alléché par l'Internet. On pouvait parler et voir notre fils installé au Canada. C'est ce qui est arrivé durant environ une bonne heure, mon épouse et moi ainsi que les enfants, on a pu voir et parler avec Sadek. Je sais une chose, c'est la meilleure nuit pour mon épouse depuis longtemps!» Chacun son réveillon et sa façon d'enterrer l'année écoulée, l'essentiel étant que cette nuit-là, et en Kabylie, la tranquillité était partout. On a oublié que dans certains endroits de la région, les jours passés, les bruits et la fureur des balles et des bombes ont occupé toute la scène. En guise de conclusion, nous donnons cette affirmation de Boualem, un jeune de Tizi Ouzou, qui dira: «Pour celui qui connaît la région, ce n'est là que naturel, car les Kabyles fêtent cet événement comme il se doit et que ceux qui font des actes de violence viennent d'ailleurs.» La Kabylie a vu les pâtissiers faire de bonnes affaires même si pour cause de proximité d'avec l'Aïd, les bouchers n'ont pas vraiment travaillé comme ils le désiraient. Tizi Ouzou a finalement passé un réveillon dans le calme.