Résumé de la 2e partie n L'enquête n'avance pas. La seule information est que l'assassin a été vu quelques jours avant le crime. Mais, personne ne peut le décrire à cause du mauvais éclairage public. Vous parlez d'une trouvaille. Tout le Queens téléphone. Les gens ont peur du sadique de Noël. Grouillez-vous, Mac Carthy, où est votre rapport ? — Vous l'avez eu, chef. — Quoi ? Rien d'autre ? Vous piétinez ? Et les empreintes ? — Rien, chef. — Et l'autopsie ? — Une douzaine de coups de couteau portés avec un instrument de petite taille. Un canif ou une lame étroite et longue. Elle a pas eu de chance, un seul était mortel, et c'est probablement le hasard. Sinon elle s'en tirait. — Je veux des résultats, Mac Carthy, pour le jour de l'an... Trouvez une idée, foncez, vous êtes le meilleur oui ou non ? — Merci, chef. — Aucune piste. Uniquement des conclusions provisoires. Le crime n'était pas prémédité. Sinon l'assassin se serait armé différemment. Il aurait pris un couteau plus grand. Et ce n'est pas un professionnel non plus, vu les efforts qu'il a dû fournir. Douze coups, c'est beaucoup pour tuer. Un maladroit peut-être. Sans rire. Il y a des criminels maladroits. En général ils ratent leur coup d'ailleurs. Malheureusement, madame Nerich est bien morte. Et rien dans son passé ne permet de lui imaginer le moindre ennemi, la moindre rancœur. Pas de petit ami. Pas d'amant. Cette femme vivait comme une rivière tranquille. Ce qui est bizarre, c'est le permis de conduire. Pourquoi voler un permis ? Pour s'en servir comme fausse identité ? Il faudrait que l'assassin soit une femme. Or il est très rare qu'une femme assassine de manière aussi sauvage et sanglante. L'homme a peut-être une petite amie. Mais dans ce cas, il lui suffisait d'assommer, de bousculer et de voler le sac. On ne tue pas pour un permis. Pour cinquante dollars, oui. Même pour moins. Mais un permis... Mac Carthy passe un réveillon lugubre. Une semaine à piétiner sans avancer, un jour de l'an sans éclat autre qu'une surveillance nocturne du quartier en compagnie de ses deux acolytes, à grignoter des cacahuètes, et à manger des sandwiches. Et il se fait secouer les puces par son chef. On réclame des résultats en haut lieu. Les hauts lieux réclament toujours des résultats, sans savoir. Ils ne descendent pas dans la rue, eux. Mac Carthy croise un collègue avec morosité. Il n'a pas l'habitude de répondre qu'il est au point mort sur une enquête. L'inspecteur Piney, qui travaille avec lui au département de la police, a une idée : — Une obscénité écrite au rouge à lèvres, sur un mur et sur le sac, un permis de conduire, un canif, douze coups nerveux... C'est un puzzle, ton histoire, tu devrais en parler au docteur Brussel... Mac Carthy ne le connaît pas. Il n'a guère recours d'habitude aux psychiatres ou aux psychologues. Les avocats s'en occupent, c'est leur truc. Les tribunaux aussi. Mais lui, Mac Carthy, il a son flair, sa technique, ses indices, sa mémoire, son intelligence de flic rodée par vingt ans de métier. Le collègue en convient, mais : — Si toi tu n'as rien déniché, Brussel peut le faire, crois-moi. C'est un type étonnant. Appelle-le. Mac Carthy se résigne à demander du secours et obtient le docteur Brussel au téléphone. Il lui explique son cas et demande un rendez-vous. (à suivre...)