Résumé de la 85e partie n Des souvenirs, c'est ce que Pat cherche désespéremment. Elle ne cesse de creuser dans un passé dont son futur dépend. Un rendez-vous pris avec une antiquaire. Que peut-elle lui apprendre ? Elle aurait aimé ne pas se sentir la bouche aussi sèche au seul son de sa voix. «Bien. Avez-vous vu le Président à la télévision il y a un instant ? — Oui. Eh bien, il ne reste plus que deux personnes en course. Il s'est engagé à choisir une femme. Je vais passer un coup de fil à Abigail. Elle doit se ronger les ongles.» Pat haussa les sourcils. «J'en ferais autant, à sa place.» Elle tordit le bout de sa ceinture. «Quel temps avez-vous ? — Il fait une chaleur à crever. Sincèrement, je préfère passer Noël dans un décor d'hiver. — Dans ce cas, vous n'auriez pas dû partir. Je me suis risquée dehors pour acheter un sapin de Noël, et je peux vous assurer qu'il faisait froid. — Quels sont vos projets pour le jour de Noël ? Assisterez-vous au réveillon que donne Abigail ? — Oui. Je suis étonnée qu'elle ne vous ait pas invité. — Elle m'a invité. Pat, je suis heureux de me retrouver avec Karen et Tom, mais... eh bien, c'est la famille de Karen à présent, non la mienne. J'ai dû me mordre la langue au déjeuner pour ne pas dire son fait à un crétin aux airs suffisants qui dressait une liste de toutes les erreurs commises par notre administration.» Pat ne put se retenir. «La mère de Tom essaye-t-elle de vous caser à ses amies célibataires, cousines ou autres ?» Sam rit. «J'en ai peur. Je ne compte pas rester jusqu'au Nouvel An. Je serai de retour quelques jours après Noël. Vous n'avez pas reçu d'autres menaces, j'espère ? — Pas même un murmure au téléphone. Vous me manquez, Sam», ajouta-t-elle délibérément. Il y eut un silence. Elle l'imaginait — anxieux, cherchant à trouver le mot juste. Vous tenez autant à moi qu'il y a deux ans, murmura-t-elle en elle-même. «Sam ?» Il parla d'une voix contenue. «Vous me manquez aussi, Pat. Vous comptez beaucoup pour moi.» Quelle étrange façon de se déclarer. «Et vous êtes l'un de mes plus chers amis.» Sans attendre sa réaction, elle raccrocha. «Tu n'as pas vu ma poupée Raggedy Ann, père ?» Il sourit à Glory, espérant ne pas paraître troublé. «Non, comment l'aurais-je vue ? Tu ne l'avais pas rangée dans le placard de ta chambre ? — Si. Je ne peux pas croire... Père, tu es sûr de ne pas l'avoir jetée ? — Pourquoi l'aurais-je jetée ? — Je ne sais pas.» Elle se leva de table. «Je vais faire quelques petites courses pour Noël. Je ne rentrerai pas tard.» Elle eut l'air ennuyé, puis demanda : «Père, tu ne serais pas en train de retomber malade ? Tu t'es remis à parler en dormant depuis un certain temps. Je t'entends de ma chambre. Il y a quelque chose qui te préoccupe ? Tu n'entends pas à nouveau ces voix, j'espère ?» Il vit la peur se refléter dans ses yeux. Il n'aurait jamais dû parler de ces voix à Glory. Elle n'avait pas compris. Pire, elle s'était mise à se tourmenter à son sujet. «Oh, non. Je plaisantais lorsque je t'en ai parlé.» Il aurait pu jurer qu'elle n'en croyait rien. (à suivre...)