L'Indonésie a juste le temps de panser ses blessures après une catastrophe qu'elle se trouve frappée de plein fouet par une autre, avec son lot de morts et de désolation. Hier, un crash d'un Boeing 737 a coûté la vie à plus de 90 personnes alors que, selon des villageois, douze personnes auraient survécu dans cet accident survenu dans une zone montagneuse reculée. «Nous ne pouvons dire si elles sont vivantes ou mortes. Nous cherchons à les localiser», a expliqué le porte-parole des services de secours indonésiens. A Bornéo, une des grandes îles du pays, une Vedette a chaviré, lundi soir, causant la mort de quinze personnes alors que dix autres avaient miraculeusement survécu. Selon des témoins, les 15 passagers ont péri alors que la vedette s'est retournée subitement par une mer démontée. Le centre de l'archipel indonésien était en proie à une tempête, avec des vents violents, depuis la fin de la semaine dernière. Deux ans après «l'enfer» de Banda Aceh où des centaines de milliers d'Indonésiens avaient péri, emportés par les déferlantes du tsunami, l'immense archipel, long de 5 000 kilomètres a vécu douloureusement le naufrage de plusieurs ferries, grands et petits, avec plus de 600 victimes et des centaines de passagers qui sont toujours recherchés. Plusieurs catastrophes récentes ont illustré les carences des secours publics en Indonésie. L'Indonésie ne dispose, faut-il le préciser, ni d'un réseau hospitalier satisfaisant, ni d'un dispositif de sécurité civile efficace. Le nombre d'hélicoptères est, par exemple, insuffisant. Le gouvernement peine par ailleurs à coordonner l'action des différents ministères en cas de désastre.