A Tiaret, une petite bibliothèque voit sa renommée s'établir chaque jour un peu plus, même au-delà des frontières nationales. Véritable pôle de savoir, la bibliothèque Imam-Noui dispose d'un fonds constitué de plus de 3 500 livres et recèle surtout des copies du Saint Coran datant de plus de deux siècles, des œuvres consacrées au fiq'h, à l'exégèse, aux sciences, à la médecine traditionnelle et un manuscrit d'une valeur inestimable écrit par un érudit, Cheikh Abou Chaïb Doukali. Cette structure a vu le jour en 1997 grâce à son fondateur, Mohamed Rabhi, qui a consacré sa vie à l'enseignement et au savoir à Adrar et en Mauritanie. Ce dernier, inspiré de l'œuvre de l'imam Noui, a mis les ouvrages de sa riche bibliothèque à la disposition des étudiants et des chercheurs des différentes universités du pays. Cette bibliothèque constitue pour certains l'unique issue pour trouver des références parfois non disponibles même sur… Internet. Le gérant de cette bibliothèque, déplore, toutefois, le vol de certains ouvrages. «Des étudiants ont emprunté des livres en laissant leurs pièces d'identité comme garantie, mais ne sont jamais revenus les restituer. Je me suis parfois retrouvé contraint à vendre des manuscrits pour subvenir à l'entretien des lieux», dira-t-il en se faisant comme point d'honneur d'avoir mis ces trésors à la disposition de chercheurs algériens et d'avoir refusé des offres alléchantes d'intermédiaires d'universités d'Arabie saoudite et de Syrie. Pour remédier à ces aléas, ce gérant, qui espère une aide des autorités pour valoriser ce patrimoine, a recruté six jeunes qu'il a formés aux techniques de la reliure et de la restauration des anciens livres, un art bien installé dans la tradition des zaouias et des écoles coraniques.