Résumé de la 37e partie n Neeve croit savoir où retrouver Ethel. Les dernières informations fournies par Toni étaient bien précieuses. Elle part à sa recherche. «Carmen, j'ai laissé une douzaine de messages pour toi ! Où te cachais-tu ?» Neeve fit mine de s'écarter, mais Toni l'arrêta : «Neeve, Jack Campbell vient d'arriver. C'est ce grand type en costume gris. Peut-être saura-t-il où joindre Ethel.» Le temps que Neeve soit parvenue à traverser la pièce, Jack Campbell était déjà entouré d'un tas de gens. Elle attendit, écoutant les félicitations qu'on lui adressait. D'après ce qu'elle perçut de la conversation, elle en conclut qu'il venait d'être nommé président des éditions Givvons and Marks, qu'il avait acheté un appartement Cinquante-deuxième Rue Est, et se réjouissait à l'idée de vivre à New York. Elle lui donna un peu moins de quarante ans, ce qui était jeune pour ce poste. Ses cheveux bruns étaient coupés court. Ils boucleraient sans doute s'ils étaient plus longs, se dit-elle. Il avait la silhouette élancée et nerveuse d'un coureur, le visage mince, les yeux du même brun que ses cheveux. Son sourire semblait sincère. Il creusait des petites pattes-d'oie au coin de l'œil. Elle aima la façon dont il penchait la tête pour écouter l'éditeur âgé qui lui parlait et se tournait ensuite vers quelqu'un d'autre sans paraître grossier. L'art et la manière, pensa Neeve ; le genre de choses que font naturellement les hommes politiques, mais peu d'hommes d'affaires. Il lui fut possible de rester à l'observer sans paraître indiscrète. Qu'y avait-il chez Jack Campbell qui lui paraissait familier ? Quelque chose. Elle l'avait déjà rencontré auparavant. Mais où ? Un serveur passait et elle accepta un autre verre de vin. Le second et le dernier, mais boire lui donnait une contenance. «Vous êtes Neeve, n'est-ce pas ?» Au moment où elle lui avait tourné le dos, Jack Campbell s'était approché d'elle. Il se présenta : «Chicago, il y a six ans. Vous reveniez d'un séjour aux sports d'hiver, et j'étais en voyage d'affaires. Nous avons commencé à parler cinq minutes avant l'atterrissage de l'avion. Vous étiez tout excitée à l'idée d'ouvrir une boutique de mode. Comment cela a-t-il marché ? — Très bien.» Neeve se rappelait vaguement leur conversation. Elle était sortie en trombe de l'avion pour attraper sa correspondance. Ils avaient parlé de leur travail. C'est ça. «Ne veniez-vous pas d'entrer chez un nouvel éditeur ? — Si. — Apparemment, c'était le bon choix. — Jack, j'aimerais vous présenter certaines personnes.» La rédactrice en chef de Contemporary Woman le tirait par la manche. «Je ne voudrais pas vous importuner, dit rapidement Neeve, mais juste une question. J'ai entendu dire qu'Ethel Lambston écrivait un livre pour vous. Savez-vous où je peux la joindre ? — J'ai son numéro personnel. Cela peut-il vous aider ? — Merci, mais je l'ai aussi.» Neeve leva la main dans un geste rapide d'excuse. «Je ne veux pas vous retenir.» Elle tourna les talons et se glissa dans la foule, soudain lasse du brouhaha et fatiguée de sa journée. (à suivre...)